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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 08:52

Vladimir Poutine, bon prince, a laissé entendre aux journalistes qu'il avait entièrement confiance dans la parole française et qu'un remboursement interviendrait aussitôt qu'une décision définitive serait prise de garder les porte-hélicoptères.

Quand ce vendredi, à Erevan, le président Hollande rencontrera son homologue russe, il va bien sûr verser une larme, comme il sait si bien le faire, sur le centenaire du génocide qui a décimé les populations arméniennes de Turquie, mais il va aussi se saisir d’une pièce de 2 euros pour lui dire « pile ou face ? » Et avec son air dégagé, en roulant des yeux, François Hollande va préciser : pile, on vous rembourse le milliard 200 millions des navires de guerre Mistral. Face, on vous les envoie dès que nous aurons décidé, d’un commun accord, de l’avenir de l’Ukraine… ou en tout cas, ce sera tout comme.
En attendant, le contrat en bonne et due forme signé, en 2011, du temps de Sarkozy avec Moscou, reste dans le tiroir gauche du bureau de l’Élysée, et coûte à la France une petite fortune quotidienne dans l’entretien de ces beaux navires qui restent à quai à Saint-Nazaire. Le premier navire, prêt à naviguer, le Vladivostok, coûte chaque mois depuis septembre dernier 2,5 millions d’euros. Son frère jumeau, le Sébastopol, sera terminé l’an prochain et augmentera la note à payer d’autant.
Alors, François Hollande s’offre le luxe de jouer les gros bras face à Vladimir Poutine. Il joue surtout avec notre argent et une valeur non négociable : celle du respect d’un contrat entre deux États. Faudra-t-il rembourser les 890 millions d’euros plus les intérêts déjà versés par Moscou, ou perdre la face en laissant partir le Vladivostok ?

En attendant, Vladimir Poutine, bon prince, a laissé entendre aux journalistes qu’il avait entièrement confiance dans la parole française et qu’un remboursement interviendrait aussitôt qu’une décision définitive serait prise de garder les porte-hélicoptères. Mais pour en faire quoi ?

Le Vladivostok rebaptisé Tulle deviendra le nouveau pédalo de notre cher Président ? Ou le vendra-t-on au Club Med comme navire de plaisance ? À moins de le transformer en paquebot France, beaucoup plus insubmersible que la nation France qui prend l’eau de toutes parts…
Pile ? Et le milliard et des poussières engloutis s’ajouteront, nonobstant l’honneur perdu, aux milliards dépensés sous la présidence socialiste.

Et face, n’y comptons pas trop. Même Poutine ne croit plus à ses navires. Quant au président Hollande, il a sorti aux journalistes une lapalissade dont il a le secret : « Si les bateaux ne sont pas livrés, je ne vois pas comment ils peuvent être payés, c’est quand même un principe assez simple. Soit vous livrez et vous êtes payés, soit vous ne livrez pas et vous devez rembourser ce qui a été payé et, en tout cas, vous ne pouvez pas demander à être payés en plus… »
Mais ce n’est pas grave, cet argent ne sortira pas de son portefeuille. Et à peine du nôtre. Un milliard de plus ou de moins ne fera pas la différence. Mais Poutine n’en pense pas moins… Comme Assad qui a récemment déclaré à David Pujadas : « Personne ne prend plus aux sérieux les déclarations des responsables français. Pour une simple raison : c’est que la France est devenue en quelque sorte un satellite de la politique américaine dans la région. Elle n’est pas indépendante, et n’a aucun poids. Elle n’a plus aucune crédibilité. » Autrement dit, la parole de la France n’avait aucune valeur.

Serait-ce cela, le secret des valeurs républicaines dont le duo Hollande-Valls nous rebattent les oreilles ?

Source : Boulevard Voltaire.

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