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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 09:02

Pierre Bédier se rassoit dans son fauteuil de président du conseil général des Yvelines, la République se couche.

Pierre Bédier a été réélu le 2 avril dernier président du conseil général des Yvelines à l’unanimité des suffrages exprimés.

Après un passage par la case condamnation judiciaire, c’est un retour à la case départ pour l’ancien président du conseil général des Yvelines.

Condamné en mai 2009 à 18 mois de prison avec sursis pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux, assorti d’une peine d’inéligibilité, l’homme fort de Mantes était soupçonné d’avoir bénéficié d’enveloppes en espèces et autres avantages d’un total de plusieurs centaines de milliers d’euros en échange de l’octroi de marchés publics.

Mais monsieur Bédier est un homme chanceux : frappé d’inéligibilité jusqu’en 2015, celle ci prit fin en 2012 à la faveur d’une modification du Code électoral. Un bonheur n’arrivant jamais seul, le maire UMP de Mantes-la-Ville Michel Vialay, qui lui avait succédé en 2009, annonce sa démission du conseil général. Le siège aurait dû revenir à sa suppléante mais cette dernière n’est autre que madame Bédier (!) qui, en épouse fidèle et compatissante, se retire à son profit. Au jeu des chaises musicales, décidément, monsieur Bédier est un champion hors catégorie, car le 11 avril 2014, c’est au tour de monsieur Alain Schmitz de démissionner de son poste de président du conseil général des Yvelines, lui offrant ainsi sa place.

À l’heure où les loups de la bien-« pensance » hurlent au nom des valeurs de la République, la caravane Bédier, elle, passe, lestée du poids des condamnations judiciaires rendues au nom du peuple français.

Lorsque madame Boutin, gentiment remisée à nouveau dans les rangs UMP, a annoncé les résultats de l’élection, à savoir 38 bulletins pour le sortant et unique candidat Pierre Bédier et 4 blancs (dont celui, modeste, du principal intéressé), un murmure s’est fait entendre, nous dit-on dans les rangs…

Voici donc le feu de la rébellion : 3 bulletins blancs déposés anonymement dans l’urne tiendront lieu de protestation étouffée. Le pétard était mouillé.

Car peut-on seulement s’interroger dans ce pays sur le bien-fondé du retour en politique d’un homme condamné judiciairement pour corruption passive et abus de biens sociaux ? C’est le retour pathétique de l’alcoolique anonyme derrière un comptoir de bistrot? Celui du boulanger diabétique au milieu de ses choux à la crème.

Demander à un élu condamné judiciairement d’avoir l’humilité de ne pas se représenter, c’est faire peser l’ombre d’une certaine morale en politique. C’est oser user de mots d’un autre âge, en appelant à la moralité, aux valeurs, à la décence, à la prise de responsabilités de nos hommes d’État.

En clair, c’est faire preuve de courage.

Ce jeudi 2 avril 2015 au conseil général des Yvelines, le courage était symbolisé par trois enveloppes vides.

À nous, électeurs, de nous en contenter. Ou Pas ?

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