Invité il y a quelques jours au 7/9 de France-Inter – quintessence de la pensée conforme – pour présenter l’édition 2015 du Festival d’Avignon officiel et ministériel, celui qui est dit « le IN », Olivier Py, son directeur, qui l’an dernier voulait l’exporter dans une autre ville, si le Front national prenait la mairie, et ce pour éviter que ce Festival prétendument populaire ne tombe entre les mains des populistes, Olivier Py donnait déjà le la, en annonçant le titre de cette nouvelle édition : “Je suis l’autre”.
Dans le registre des niaiseries socialistes, difficile de faire mieux, plus conformiste et plus actuellement France-Inter. Puis s’en sont suivi le sempiternel laïus et les belles postures… À commencer par les migrants qu’il faut accueillir, et même le monde entier (enfoncés Kouchner et BHL !) puis la Culture, selon lui censée lutter contre l’ultra-libéralisme marchand, lui qu’un gouvernement socialiste ultra-libéral, européiste et mondialiste a mis là où il est, grassement payé par le contribuable, etc.
L’ennui, c’est que la culture de son festival ne lutte contre rien du tout, ne fait réfléchir sur rien du tout, sinon sur l’essence de la niaiserie et de l’art officiel ; c’est une compilation de conformités ministérielles dont le ronron bien-pensant ne dérange pas le pouvoir en place, qui fait fuir le public populaire et donne du théâtre une image repoussante d’entre-soi, de pédantisme et d’ennui mortel !
Tous les ans la même caricature : une inflation de spectacles pour la plupart sous-titrés d’après… Une simple pièce écrite par un auteur de théâtre vivant, surtout s’il est français, et pire s’il plaît au public, cela ne fait pas assez bien ! Non, le spectacle ministériel/culturel à l’originalité convenue doit d’être un spectacle d’après… d’après un roman, une nouvelle, un récit, une chronique, d’après les pages jaunes ou le guide Michelin, d’après un traité de philosophie, d’après une correspondance (l’an dernier, celle du poète Hölderlin durait trois heures, imaginez le pensum, même le critique de Libé a émis quelques réserves !) mais un “d’après…” sur lequel un metteur en scène — car le théâtre public est sa propriété, et le gros gâteau d’argent public qui va avec — vient poser son génie scénique.
Avignon 2015, comme 2014, 2013… cela fait tant d’années qu’on prend les mêmes et qu’on recommence… Quid novi sub sole (Quoi de neuf sous le soleil ? Parlons un peu le latin, avant que l’inculte Belkacine ne l’ait éradiqué de la culture de Monsieur Py) ? Rien, toujours les mêmes tartes à la crème d’où le gogo piégé sortira furieux qu’on l’ait pris pour tel, et où les bobocritiques du Monde Libéré découvriront « le must ».
Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? disait Cicéron dans un fameux discours. Jusqu’à quand abuseras-tu, Catili-Py, de notre patience ? pourrait-on dire aujourd’hui…
Donc, si vous voulez voir un théâtre authentique, original, inventif, où subsistent encore liberté et diversité de création, un théâtre vivant — et non un musée ministériel ou une salle des momies égyptiennes repeinte à la mode plug anal — fuyez le IN, oubliez qu’il existe ! Précipitez-vous plutôt au festival dit OFF ! Là, vous trouverez — et je vous recommande en particulier Le Théâtre du Chêne Noir, Scène Permanente d’Avignon, créée par un Avignonnais à Avignon — vous trouverez peut-être encore une culture authentique, un théâtre exigeant et populaire, celui qu’en principe défendait Jean Vilar, le fondateur du Festival.
Mais dépêchez-vous, avant que Belkacina Inculta ne l’ait fait supprimer et remplacer par Les mille et une nuits des poncifs sociétaux et du théâtre hallal !