La presse dans son ensemble a commémoré l’anniversaire de la bombe sur Hiroshima. Disons tout de suite que c’est très surfait, cette histoire de bombe. Et ça n’a obtenu une certaine réputation que parce que ces jaunes sont très douillets. Et puis, ces bridés, ça se reproduit très vite. Alors, trois cents mille lascars de plus ou de moins, ça ne peut pas nous arrêter, en 2015. D’ailleurs on les compte plus les victimes de Hiroshima et de Nagasaki. Ca prendrait trop de temps. L’essentiel c’est de faire progresser le progrès. Or, il y a incontestablement un progrès. Quand on pense au nombre des victimes qu’on pouvait obtenir au moyen âge, les progrès sont très significatifs. Je vous donne un exemple. Bouvines le 27 juillet 1214, on en a fait tout un plat. Alors qu’on a ramassé à peine une centaine de cadavres dans chaque camp. Ca tient aussi à la surface du champ de bataille : à peine quinze hectares, nous dit Georges Duby, qui s’y connaît. Comment rivaliser avec Hiroshima ? Il aurait fallu agrandir le champ de bataille, et à l’époque, ça n’était pas possible. Il aurait fallu se lancer dans des travaux de défrichage. Et ça n’aurait pas encore suffi. Pourquoi ? On manquait cruellement d’habitants au 13ème siècle. Et comment faire un bon score, si on ne dispose pas de victimes en quantité suffisante ? Quant à repeupler les environs de Bouvines, il ne faut pas y penser. La mortalité infantile était trop forte. Trois enfants sur quatre rendaient la main avant l’âge de la première communion. Sans compter qu’avec ces armures les mâles hésitaient. Ils avaient peur de se faire couper les couilles en plein viol patriotique. Ah non ! On n’était pas évolués comme au débarquement du 6 juin 1944. Le 6 juin 1944, on se fichait des cadavres. On repeuplait la Normandie sur la lancée. Un coup j’en tue une, un coup j’en viole une autre. Ah ! ils avaient le moral, les Alliés du 6 juin 44. Avec leur grosse majuscule. Et aussi leurs grosses bites. Ils avançaient la braguette ouverte, face aux boches. Et puis, ce qui les a démoralisés à Bouvines, c’est qu’on tuait un dimanche. Oui, le 27 juillet 1214, ça tombe un dimanche. Vérifiez sur le calendrier des postes de l’époque. Et au moyen âge on n’a pas le droit de se massacrer le dimanche. Le pape, il a interdit les bagarres le dimanche. Sinon Dieu, il descend de son petit nuage, car Dieu, au 13ème siècle, il est général. Commandant en chef de toutes les armées de l’époque. En 2015, on ne s’arrête pas à ce genre de détails. On tue les jours de semaine et on n’a pas l’idée d’arrêter le dimanche. Le dimanche les militaires travaillent. Les militaires ne sont pas des tafioles comme en 1214. Ils savent qu’ils vont être virés de leur boulot s’ils ne travaillent pas le dimanche. Pas payés et alors comment ils iront faire leurs courses ? Comment ils iront aux soirées libertines avec DSK ? Non, c’est très surfait cette histoire de Nagasaki et d’Hiroshima. En 2015, on a honte d’appeler ça une victoire. Je vous le dis, lecteurs, Hiroshima, c’est à peine un bizutage, un peu excessif. Tout au plus…