C’est l’Arabie Saoudite qui nous fournit ces deux tuyaux pour gagner le paradis le plus rapidement possible. Tout d’abord la méthode dite « de masse ». Ou encore appelée « bousculade ». Cette technique plaira aux frères qui ne répugnent pas à la promiscuité. Mais attention à l’itinéraire ! Bien consulter les cartes avant le départ. Il faut d’abord se rendre à La Mecque et en pèlerinage. Et là on est sur la bonne piste, la piste d’envol vers le paradis. J’explique le fonctionnement du décollage. On cherche le bon endroit pour être suffisamment serré. Quand on l’a repéré, on fonce. Vers la « bousculade », qui agit à votre place. Il suffit de se laisser porter par la foule des fidèles pèlerins. La « bousculade » agit par un effet de resserrement. Elle sépare les âmes de leur enveloppe charnelle, dont ils n’auront pas l’usage dans les jardins d’Allah ! (Version arabe du paradis). Et allez bon voyage et bon vent ! Ceux qui ont le vertige ne regardent pas en-dessous. Ceux qui sont douillets évitent de pousser les cris habituels liés à l’étouffement. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Il existe une seconde méthode qui plaira aux individualistes forcenés. C’est la méthode perso. La décapitation à la hache. Elle assure le confort lié à tout voyage où l’on a le souci de la personne humaine. Bien sûr, il faut poser sa tête sur le billot. Certains prétendent que ça provoque une impression désagréable. Mais quel soulagement divin quand la hache retombe enfin sur votre cou. On peut comprendre ces amateurs de billot et de hache. Le principal inconvénient réside dans le fait qu’il faut ensuite procéder au nettoyage du matériel. Mais l’heureux bénéficiaire du voyage en paradis est dispensé, par Allah, de ces tâches subalternes. En Occident on continue de livrer des armes à l’Arabie Saoudite. Et on trouve des enculés de plateaux télévisés, qui défendent, au nom du commerce international, ces livraisons de machines à tuer. Avec un argument imparable : l’Arabie Saoudite ne fera pas usage des armes qu’on lui vend. C’est la première fois au monde que des enculés nous enculent aussi ouvertement.