On appelle ainsi le théâtre du 17ème siècle. Parce qu’il reproduit les classes sociales du 17ème siècle. Les pauvres sont à leur place, c'est-à-dire étalés sur le parterre. Les faux riches sont juchés, comme les poules, dans les « poulaillers ». Tout en haut. Bien fait pour leur gueule ! Ce sont les faux riches qui sont disposés tout en haut, au-dessus des vrais riches ! Les faux riches voient rien du tout. Et ils n’entendent pas beaucoup plus. De toute façon, ils étaient venus pour frimer, pour se donner en spectacle. En dessous d’eux il y a les vrais riches, qui sont dans des loges ou au balcon. Ainsi la hiérarchie sociale est respectée, même au théâtre. Comme dans la vie. Les pauvres sont les SDF du théâtre, assis le cul sur le sol. A cette époque-là les pauvres sont indisciplinés. Ils sèment le bordel tout au long de la représentation, pour empêcher les riches d’entendre. Dommage que les pauvres de 2015 n’aient pas retenu la leçon ! Les auteurs dramatiques obéissent, eux, à la hiérarchie sociale. Surtout les auteurs de tragédies. Ils respectent les « bienséances ». Ils obéissent à la règle des trois unités. Unité de temps, de lieu et d’action. Les vrais riches ont pas beaucoup d’intelligence. Si on concentre pas le lieu, le temps et l’action, ils sont paumés, les riches. Molière, venu d’un milieu à peu près normal, écrit parfois pour le parterre. Pour emmerder les riches. Exemple : « Les fourberies de Scapin ». Il donne alors dans le comique de farce. Retour aux « bienséances ». On n’a pas le droit de montrer la violence sur la scène. Alors, c’est obligé, il faut se farcir des récits, pour rapporter les grandes bagarres de l’époque. Parce que les guerres ça continue, en dehors du théâtre. D’où les fameuses « tirades ». Genre Rodrigue : « Sous moi donc cette troupe s’avance… » Encore une autre bienséance : on n'emploie pas les mots grossiers, et Chimène avoue à Rodrigue : « Va je ne te hais point » au lieu de dire « je bande pour toi ». Ca s’appelle une « litote ». Je vous conseille de retenir le mot. Pour le cas où vous seriez interrogé par la police. La police a beaucoup enrichi son vocabulaire, elle procède à des interrogations orales, les « garde à vues ». Encore une chose à savoir : employez le moins de mots possibles. Racine (Jean) utilise environ huit cents mots. Encore un truc à savoir : les vraiment riches, les ministres et les escrocs de l’époque, ont le droit de monter sur la scène. Ils voient très mal le déroulement de la pièce. Bien fait pour leur gueule ! Si les ministres et les escrocs de 2015 montaient sur la scène, on ne verrait qu’eux, tellement ils sont nombreux. Heureusement, la plupart sont ignares. Et ils cherchent pas à s’instruire. A l’époque, les acteurs ont besoin d’une confidente, sinon on comprend rien. A cause des récits qu’il faut bien raconter aux spectateurs. Les confidentes se tiennent toutes droites les bras ballants, avec un air abruti. Un peu comme les journalistes qu’on voit à côté des ministres. Et qui leur cirent les pompes. Bon j’ai mis les mots clés en italiques, pour vous aider à lire. De toute façon, évitez de faire des phrases, c’est démodé.