Khalida Jarrar, parlementaire palestinienne de gauche et féministe et avocate des prisonniers politiques, a été condamnée le 6 décembre dernier à 15 mois d’emprisonnement par un tribunal militaire israélien à Ofer. Après son arrestation par les forces militaires d’occupation, qui ont fait intrusion le 2 avril dans sa maison de Ramallah, l’emprisonnement de Jarrar, ancienne directrice exécutive et actuelle vice-présidente du bureau des directeurs de l’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme, a déclenché une indignation générale en Palestine, dans le monde arabe et sur le plan international.
Jarrar est membre du Conseil Législatif (Parlement) Palestinien au nom du bloc Abu Ali Mustafa, le bloc parlementaire affilié au Front Populaire de Libération de la Palestine, organisation de gauche. En 2014, elle a été l’objet d’un déplacement forcé de Ramallah à Jéricho par un ordre de l’armée d’occupation, qu’elle a réussi à faire échouer après un sit-in qui a duré un mois au bureau du CLP et une campagne internationale de soutien.
En avril, elle a été immédiatement mise en détention administrative sans inculpation ni jugement suite à son arrestation. Une campagne internationale – comprenant un vote du parlement portugais exigeant sa libération– s’en est suivie, et elle a alors été inculpée devant les tribunaux militaires israéliens. Bien que les tribunaux militaires fassent preuve d’une apparence de « jugement », ces jugements ne sont en réalité pas plus justes ou équitables que la détention administrative arbitraire. 99.74% des Palestiniens qui comparaissent devant eux sont déclarés coupables.