La situation économique catastrophique dans la bande de Gaza en 2015 se manifeste par :
- Un recul des indicateurs de l’économie palestinienne, car l’économie de la bande de Gaza contribue pour 45% au PIB palestinien. Cette situation a rendu l’économie palestinienne dépendante de l’économie israélienne et de l’aide internationale. Le pouvoir d’achat est devenu très faible pour les Palestiniens de Gaza en 2015, ayant connu un recul de 9% selon le ministère palestinien de l’économie dans son rapport annuel de 2015.
- L’infrastructure civile : Selon le Comité national de la reconstruction de Gaza, 36% de l’infrastructure civile de la bande de Gaza ont été détruits sans aucun espoir de reconstruction immédiate, notamment avec le retard dans le début des projets de reconstruction privé et public.
- Les pertes financières directes ou indirectes dues à cette dégradation dépassent les 4 milliards d’euros selon l’autorité des finances dans les territoires palestiniens, l ’équivalent de la Banque Centrale.
- Le secteur privé a été le secteur le plus touché, d’après la Chambre de Commerce et d’Industrie de Gaza, ce secteur qui employait environ 50.000 personnes avant 2015, et qui représentait 40% du marché de travail dans la bande de Gaza, est actuellement paralysé. A cause de la destruction de 90% des usines, des entreprises privées et des ateliers, avec l’interdiction d’entrée des matières premières pour tous les projets et plus de 700 installations industrielles fermées sans réouverture, avec la fermeture définitive en juillet 2014 de la seule zone industrielle du nord de la bande de Gaza, après la destruction de toutes ses usines, à cause de tout cela, le secteur privé emploie actuellement moins de 9.000 personnes.
- Le secteur de l’agriculture qui employait 20.000 travailleurs a aussi été touché. Les chiffres du Ministère palestinien de l’Agriculture montrent qu’actuellement, 4200 personnes seulement travaillent, avec une baisse permanente de revenu. Ce secteur souffre, en dehors de la destruction des terres agricoles et des fermes, de l’interdiction israélienne permanente d’exporter les produits agricoles de Gaza, connus pour leur qualité, notamment les fraises, les roses, les tomates et les oranges, vers les marchés extérieurs. Sans oublier la diminution des terrains cultivables, des espaces ayant été détruits par les différentes incursions israéliennes sur les différentes régions de la bande de Gaza. La surface cultivée a diminué de 15% en 2015.
Les pertes agricoles quotidiennes, à cause de la non exportation des produits agricoles vers l’étranger, est de 50.000 euros par jour. Conséquence grave : beaucoup de personnes sont en train d’abandonner leur terre agricole à cause de ces pertes, cette terre étant remplacée par des constructions et des bâtiments. Une autre raison, la décision israélienne de porter la profondeur des zones tampons, au nord et au sud de la bande de Gaza, à 500 mètres, ajoute à la détérioration du secteur agricole. De plus, la mort de nombreux animaux a rendu l’élevage très difficile, et les prix ne cessent d’augmenter. Les pertes du secteur agricole ont dépassé 200 millions d’euros en 2015.
Avant 2015, la zone cultivée dans la bande de Gaza s’élevait à 120 000 mètres carrés. Actuellement, il est estimé que 50 % de la zone cultivée, dont des vergers et des serres, ont été gravement affectés. Selon le rapport de la Chambre de Commerce de Gaza, le coût de l’impact sur les moyens de subsistance des agriculteurs, combiné à celui des mesures de nettoyage nécessaires, s’élève à environ 12 millions d’euros.