Au total, 13 sociétés turques se sont révélées être impliquées dans la chaîne d’approvisionnement des djihadistes. «La Turquie est le centre de transit le plus important pour les composants utilisés dans la fabrication de bombes artisanales par les forces de Daesh. Ces composants comportent des précurseurs chimiques, des bidons, des cordons détonateurs, des câbles et des fils que des sociétés turques ont fabriqué ou vendu avant que les forces de Daesh n’en fassent l’acquisition en Irak ou en Syrie», lit-on dans le rapport.
Le gouvernement turc a refusé de coopérer avec l’enquête de CAR, a confié à Reuters James Bevan,le directeur exécutif de l’organisation. C’est pourquoi l’ONG n’a pas pu déterminer l’efficacité des normes d’Ankara concernant le suivi des composants.
Ces composants ont été découverts sur les champs de bataille autour des villes irakiennes de Mossoul, Rabia, Kirkouk, Tikrit et la ville syrienne de Kobani. CAR a pu rassembler ces preuves grâce à la collaboration de ses partenaires kurdes syriens, de la police fédérale irakienne et du gouvernement régional du Kurdistan.
Les auteurs du rapport ont déclaré avoir essayé de contacter les sociétés liées aux composants, mais ces dernières n’ont pas répondu ou ont simplement mentionné ne pas se soucier du destinataire final de leurs produits. Des entreprises basées au Brésil, en Roumanie, au Japon, en Chine, en Suisse, en Autriche et en République tchèque ont également aussi impliquées, toujours d’après le rapport.