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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 09:26

Les accusations contre le président Erdoğan s’accumulent. Alors que la Russie et les États-Unis livrent indirectement des armes au PKK, la Turquie est accusée d’avoir commandité les attentats de Paris et de Bruxelles ; une accusation étayée par les propres déclarations d’Erdoğan et par un témoignage accablant du roi Abdallah de Jordanie. En outre, Washington vient d’ouvrir une enquête sur un gigantesque détournement de fond au profit de l’AKP.

En une semaine les affaires du président Erdogan se sont considérablement assombries.

En premier lieu, le soupçon plane sur sa responsabilité dans les attentats de Paris et de Bruxelles.

Dans le premier cas, la Turquie aurait tenté d’exercer un chantage sur le président Hollande à propos de son engagement non-tenu de l’aider à « régler » la « question kurde ».

On se souvient qu’au début 2011, les ministres des Affaires étrangères français et turc, Alain Juppé et Ahmed Davutoğlu, avaient signé un Traité secret fixant les conditions des guerres à livrer contre la Libye et contre la Syrie. Or, l’une des clauses de ce traité prévoyait le soutien de la France à un règlement de la « question kurde » qui ne porte pas atteinte à « l’intégrité territoriale de la Turquie ». En d’autres termes, il s’agissait de créer un nouvel État, à cheval sur l’Irak et la Syrie, pour pouvoir y expulser les Kurdes turcs. Ce projet de nettoyage ethnique, qui correspond à un vieux plan des stratèges israéliens, fut avalisé par le département US de la Défense et publié par Robin Wright dans le New York Times, en septembre 2013.

Arrivé au pouvoir, le président Hollande s’était engagé à l’honorer. Pour cela, il avait officiellement reçu Erdoğan à l’Élysée, le 31 octobre 2014, où il lui avait secrètement fait rencontrer Salih Muslim, le co-président du YPG, auquel on promit qu’il deviendrait président du nouvel État. Cependant, après la victoire kurde de Kobané, Hollande se mit au goût du jour et changea son fusil d’épaule. Il reçut officiellement à l’Élysée l’autre co-président du YPG, Asya Abdullah, fidèle —elle— à Ocälan. Ne sachant plus très bien ce qu’il voulait faire avec les Kurdes, Hollande décida de prendre prétexte de la crise des réfugiés pour financer plus largement la guerre en Syrie. En définitive, lorsque la Russie débuta sa campagne de bombardements, le mirage israélo-franco-turc d’un pseudo-Kurdistan s’envola définitivement. Pour se faire excuser, Hollande proposa de financer plus largement la guerre en faisant verser 3 milliards d’euros annuels à la Turquie par l’Union européenne, sous prétexte d’aide aux réfugiés. Exaspéré Erdoğan aurait alors commandité les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

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