Dépolitiser
"Dépolitiser consiste à faire accepter au bétail son statut de dominé en détournant son regard sur des faux problèmes, ethniques, religieux, de genre, ou en le divertissant par le sexe, la danse, les soins du corps, le sport, les jeux vidéo.... Et si possible tout cela ensemble ! Et pour la fraction encore lucide du bétail, encore politisé et consciente de cette lutte des classes, il n'y a qu'à la marginaliser en disqualifiant ses arguments avant débat. On peut, en vrac, accuser de populisme, d'homophobie ou de misogynie toute remise en cause radicale de notre système. ou, mieux encore, d'antisémitisme !
Aussi longtemps que nous parvenons à diviser le bétail et à créer des conflits entre les religions, les ethnies, les sexes et les générations, il ne pense pas à se retourner contre nous et nous pouvons régner tranquillement sur lui."
Créer un ennemi
"- Si on n'a pas d'ennemi dangereux, il faut le fabriquer.
- Bien. Comment ?
- Par exemple, en inventant un choc des civilisations. Pour l'attester, on met en scène des attentats terroristes sous "faux drapeau", puis on accuse tel pays étranger d'en être à l'origine et de détenir des armes terrifiantes. Pas besoin de preuves. Il y a toujours des gogos prêts à se laisser bourrer le crâne. Un bétail rendu apeuré et paranoïaque par un bon lavage de cerveaux médiatique accepte n'importe quelle histoire.
Ce qui importe ce n'est pas que l'histoire soit vraie ou fausse, mais son impact émotionnel. La politique consiste à élaborer un bon scénario. Celui qui raconte la meilleur histoire, celle qui plait au maximum de monde, est celui qui impose les termes du débat, le cadre de la pensée, et qui impose ainsi sa réalité.
Et quand le bétail est bien terrorisé par notre histoire, tu te présentes comme l'homme providentiel, le seul recours, et tu demandes que l'on te confère une marge de manoeuvre totale et des moyens d'action exceptionnels, car la situation d'urgence nationale l'exige.
Le scénario doit jouer sur des notions vagues et impossibles à définir, le Bien, le Mal, Dieu, la Liberté, etc. Surtout éviter de solliciter la raison et l'analyse..."