En 2015, la France a battu un record en terme de prises de commandes sur le marché de l’armement. Selon le rapport sur les exportations d’équipements militaires remis au Parlement au début du mois, il est question d’un montant supérieur à 16 milliards d’euros.
Dans le même temps, d’après une étude de l’institut britannique IHS Jane’s, le marché mondial de l’armement a connu une « année record » en 2015, avec un montant total de 65 milliards de dollars, soit une hausse de 6,6 milliards sur un an. Jamais une telle croissance n’avait été observée jusqu’à présent.
L’instabilité au Moyen-Orient, la hausse des budgets militaires en Europe et les tensions en mer de Chine méridionale expliquent en partie cette évolution. Évolution qui profite donc à l’industrie française de l’armement, qui « est même « de loin la grande gagnante à l’heure actuelle », estime IHS Jane’s.
Si les exportations américaines d’équipements militaires restent solidement ancrées à la première place (elles ont même progressé de 10%), la France tire son épingle du jeu et pourrait même se hisser sur la deuxième marche du « podium ».
« En quatrième position parmi les poids lourds du secteur, Paris a doublé son carnet de commandes à l’exportation, qui est passé de 36 à 55 milliards de dollars entre 2014 et 2015″, explique IHS Jane’s. Du coup, la France va doubler la Russie et l’Allemagne « pour devenir le deuxième plus grand exportateur mondial d’équipements de défense » à partir de 2018.
« La France a relancé son industrie de défense et bénéficié de ventes régulières plusieurs années consécutives », a souligné Ben Rhodes, analyste senior à IHS Jane’s, qui explique que l’industrie française a su profiter de « l’effacement relatif » des États-Unis au Moyen-Orient, région qui totalise 21,6 milliards de dollars d’importations d’équipements militaires. Et pour cause : « La valeur combinée des importations de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis dépasse celles de toute l’Europe de l’Ouest réunies », a-t-il fait valoir.
Qui plus est, cette tendance risque fort de s’affirmer dans les années qui viennent, ne serait-ce déjà avec le contrat concernant les 12 futurs sous-marins australiens, remporté par DCNS avec son Shortfin Barracuda. En outre, la vente de 36 Rafale à l’Inde finira bien par aboutir, de même que celle de 60 appareils aux Émirats arabes unis. Et cela d’autant plus qu’IHS Jane’s estime que le marché de l’armement devrait encore progresser pour atteindre les 69 milliards de dollars.