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13 août 2016 6 13 /08 /août /2016 09:04

Anne Hidalgo est en train de parachever ce grand œuvre consistant à transformer notre capitale en ghetto pour touristes fortunés et apparatchiks locaux. Fastoche, car pour interdire la Ville Lumière aux gueux, quoi de plus simple que de refouler ceux dont le seul crime consiste à conduire un véhicule dont la date de mise en circulation date d’avant 1997 ?

Ce qui fait tout de même beaucoup de monde, puisque (estimation basse) 400.000 véhicules seraient concernés ; voire le double, estimation haute… Que le bon peuple, néanmoins, se rassure : cette loi du 1er juillet dernier ne devrait entraîner des pénalités financières qu’en octobre 2016, soit une amende de 35 euros, susceptible de passer à 65, dès le début de la prochaine année. En attendant la suite, on imagine…

OK, les vieilles chignoles polluent et les pauvres ne sentent pas toujours le Chanel N°5. Mais qui sont les pouilleux en question ? Tout simplement ceux qui sont obligés de partir, chaque matin que Dieu fait, de leur cambrousse pour aller bosser à la mégapole, prenant le risque de se faire racketter en route par les radars, les contrôles de flics – lesquels, par les temps qui courent, seraient sûrement mieux employés ailleurs. Sans oublier ces artisans, désormais obligés de refuser tout chantier parisien : comment se garer à Paris ? Sans compter qu’écrasés par les charges sociales, ces nouveaux prolétaires n’ont pas toujours les moyens financiers de troquer leurs vieilles camionnettes Peugeot contre l’équivalent d’un Mercedes flambant neuf. Et que dire d’autres Françaises, encore plus tricardes dans les beaux quartiers de La Défense ?

Femmes de ménage généralement issues de l’immigration, mères trop souvent si seules après le départ d’un semblant de mari, qui doivent souvent partir aux aurores, à l’heure où il n’y a pas encore de RER, pour aller nettoyer les bureaux des boursicoteurs. Et être contractuellement transparentes, inexistantes, avant de repartir dans leurs cités sordides ; en bagnole, toujours. Et à qui certains reprochent, aujourd’hui, de ne pas tenir ce qui leur demeure de famille… Certes, elles roulent dans des poubelles montées sur roues ; mais ont-elles véritablement le choix ? Posez la question à Anne Hidalgo, l’amie des femmes, dit-on.

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