Nous sommes injustes avec nos amis américains. Si, si. En effet, même si Barack Obama a attendu le dernier mois de son mandat pour interdire les forages dans l’Arctique ; même si Donald Trump veut nommer un « climato-sceptique » à la tête de l’Agence pour l’environnement et balancer aux orties l’accord signé par les USA au sortir de la COP21, eh bien, sachez-le, ces gens-là ont l’âme plus bucolique que n’importe qui dans le monde !
La preuve ? La voilà : l’armée américaine a lancé fin novembre un « appel à projet » pour la confection d’armes biodégradables contenant des graines de plantes.
Tuer, oui, mais si possible en évitant les pollutions environnementales : voilà l’objectif. Il est louable, convenez-en. Certes, il ne s’agit, pour l’instant, que des munitions servant à l’entraînement des troupes.
Plus spécifiquement les munitions destinées aux « mortiers et lance-grenades de calibre 40 mm, 60 mm, 81 mm et 120 mm ainsi que de munitions d’artillerie de calibre 150 mm ». L’argument s’entend : « Les composants actuels des munitions d’entraînement nécessitent des centaines d’années pour se désintégrer. En plus de cela, les civils (par exemple des fermiers ou des ouvriers) qui tombent sur ces cartouches ne savent pas si ce sont des balles d’entraînement ou des munitions stratégiques », lit-on dans l’appel d’offres.
Certes, je ne suis pas militaire, encore moins militaire dans l’armée US, néanmoins je m’interroge : où les Américains font-ils leurs entraînements ? Dans les champs de patates, au milieu des troupeaux ? Chez les fermiers de l’Arkansas ? Qu’importe. Après tout, si la grenade qui leur arrache le bras ensemence le champ, y a rien à redire. D’autant plus que les restes humains font sûrement un très bon engrais. Bio.
Bref, le Pentagone a décidé de se mettre au vert et veut que les producteurs de munitions ajoutent à celles-ci des graines « afin de permettre aux fragments de munitions explosées de se décomposer dans la nature », dit son communiqué. Sitôt dit, sitôt fait : il paraît que les ingénieurs militaires ont déjà présenté « des plantes spéciales capables d’absorber les restes polymères des munitions ».
Du coup, je fais un rêve : que les petits enfants qui laissent leurs jambes sur les mines explosent dans des gerbes de fleurs. Quelle belle mort ! Même plus besoin de leur tresser des couronnes, autant d’économisé pour les familles.
Si vous êtes jardinier et intéressé, vous pouvez adresser vos suggestions au département de la Défense américain jusqu’au 8 février 2017.