L’une des causes de la dernière attaque d’Israël sur la Bande de Gaza est l’infrastructure de l’eau de l’enclave côtière, qui n’a pas été épargnée par les tirs délibérés des missiles israéliens. Cette attaque sur l’infrastructure de l’eau n’est ni nouvelle, ni spécifique à Gaza, mais fait plutôt partie intégrante d’une campagne israélienne soutenue pour faire obstacle au développement des communautés palestiniennes et rendre leur vie quotidienne insupportable.
Afin d’empêcher qu’Israël continue de viser délibérément l’infrastructure de l’eau, il faut que le caractère systémique des dégâts qu’il a causés aux ressources palestiniennes vitales soit reconnu ; il doit être documenté et dénoncé, à tous les niveaux de la société palestinienne, par des campagnes de sensibilisation et des initiatives de la société civile. Les partenaires internationaux comme la Ligue des Etats arabes, l’Union européenne et les Nations unies doivent également faire pression sur Israël pour qu’il cesse et s’abstienne.
La politique qui consiste à refuser que les communautés palestiniennes aient accès à l’eau peut être considérée comme un outil de guerre utilisé continuellement par l’occupation israélienne et les autorités d’occupation, et qui, finalement, porte atteinte à la résistance palestinienne. Les répercussions de cette politique sont vastes. Parmi elles la dégradation de l’environnement à long terme, des dangers pour la santé publique à court et à long terme, et la privation d’eau potable pour une partie importante de la société civile.
Viser l’infrastructure de l’eau est interdit en vertu du Protocole 1 – Article 54 de la Convention de Genève (1977) qui stipule :
« 2. Il est interdit d’attaquer, de détruire, d’enlever ou de mettre hors d’usage des biens indispensables à la survie de la population civile, tels que des denrées alimentaires et les zones agricoles qui les produisent, les récoltes, le bétail, les installations et réserves d’eau potable et les ouvrages d’irrigation, en vue d’en priver, à raison de leur valeur de subsistance, la population civile ou la Partie adverse, quel que soit le motif dont on s’inspire, que ce soit pour affamer des personnes civiles, provoquer leur déplacement ou pour toute autre raison. »