Chaque année, l’Etat détourne une grande partie de l’argent de la répression routière pour construire son budget. Les amendes issues des radars, celles qui proviennent de la police de la route et du stationnement, mais également les amendes forfaitaires majorées, constituent un vrai trésor en ces temps de disette budgétaire. Cette année, les recettes pour l’Etat devraient représenter 1,84 milliard d’euros, après 1,68 milliard en 2016, soit une hausse de 10 %. La solution pour augmenter les recettes est toute trouvée : hausse du nombre de radars de plus en plus perfectionnés et déploiement continu des boîtiers de verbalisation permettant d’augmenter le nombre de procès-verbaux électroniques.
Pourtant, malgré cette manne conséquente, les investissements liés à l’entretien des routes et à l’amélioration du réseau sont négligés au profit de programmes étatiques sans aucun lien avec la sécurité routière. Plus des 2/3 des recettes liées à la répression sont ainsi versées au profit de politiques publiques qui sont complétement étrangères à la sécurité des usagers de la route.
En s’intéressant de plus près aux projets de lois de finances, dans lesquels sont établis et consignés toutes les recettes de la route et surtout leurs affectations, le conducteur peut rapidement s’apercevoir que le schéma de répartition de l’argent de la répression routière s’avère très complexe, mais surtout qu’il ne permet pas de contribuer à l’amélioration des conditions de circulation. Le désendettement de l’État, les collectivités locales (libres de choisir les opérations qu’elles veulent financer), les transports en commun, ferroviaire et fluvial profitent ainsi largement de l’argent de la répression routière.
Décryptage d’un racket bien établi et surtout très bien organisé !