C'est un phénomène qui monte depuis quelques mois: de plus en plus d'Afghans déboutés de leur demande d'asile en Allemagne arrivent en France, "épuisés" et en bout de parcours migratoire.
Mardi à Paris, un peu plus de 1.600 migrants qui campaient porte de la Chapelle ont été évacués de leurs tentes insalubres. Parmi eux, des Soudanais, des Erythréens, mais aussi beaucoup d'Afghans, passés par le nord de l'Europe. "On a des gens déboutés d'Allemagne qui viennent aujourd'hui en France", a expliqué à l'AFP la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
L'Allemagne, qui a reçu 130.000 demandes d'asile de la part d'Afghans l'an dernier, accorde désormais le statut de réfugié à moins de 50% d'entre eux. Par comparaison, en France, un peu plus de 6.000 demandes afghanes ont été enregistrées par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avec un taux de protection d'un peu plus de 80%.
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"Ce sont des jeunes, qui arrivent en bout de parcours, n'ont connu que la guerre... Ils n'ont plus rien à perdre et sont prêts a tout", ajoute-t-on du côté des associatifs qui travaillent dans le centre de premier accueil parisien, porte de la Chapelle, autour duquel le bidonville évacué mardi s'était formé.
Début avril, une violente rixe avait éclaté en pleine nuit autour du centre avec des Soudanais, qui accusaient les Afghans de "tenir" la file d'accès au dispositif humanitaire -- jusqu'à représenter 70% des hébergés dans le centre. Depuis le taux est redescendu à 40%. (…)