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16 septembre 2017 6 16 /09 /septembre /2017 11:38

Commis de librairie, il rencontre en 1950 son premier amant, dont il devient secrétaire particulier et courtier : le peintre Bernard Buffet. Il est lié également intimement à Jean Cocteau (il sera le titulaire exclusif du droit moral sur l’ensemble de son œuvre et financera la maison Jean Cocteau) et à Jean Giono. Objecteur de conscience quand arrive l’heure du service militaire, il sera finalement réformé. Rapidement, notre Rastignac jette son dévolu sur un jeune créateur de la haute couture, pour lequel Buffet dessine : Yves Mathieu-Saint-Laurent, dit Yves Saint Laurent. Avec lui, Pierre Bergé fonde en 1961 la célèbre maison de couture, grâce à l’investisseur américain J. Mack Robinson. Bergé en est aussitôt directeur général. En 1972, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent rachètent la maison de couture et les licences et Bergé en devient le P-DG.

Il sera encore P-DG du groupe Charles of the Ritz, incluant Yves Saint Laurent Parfums (1986). Président de l’Institut français de la mode depuis 1985, il a également présidé et fondé la Chambre syndicale du prêt à porter des couturiers et des créateurs de mode (1974-1993). Le Nouvel Observateur de décembre 1988 lui attribue la 122e fortune française, soit de 400 à 420 millions de francs. Il est alors le 30e contribuable français (L’Événement du jeudi, 18 août 1988). Aujourd’hui, il ne pèserait plus « que » 120 millions d’euros, ayant placé l’essentiel de sa fortune dans des fondations ou des associations (notamment de lutte contre le sida).

Saint Laurent et Bergé revendent en 1992 leur société au groupe d’État Elf-Sanofi. Les conditions, extrêmement avantageuse pour le « couple », auraient alors rapporté 300 millions de francs pour 40,5 % des parts seulement, Bergé et Saint Laurent posant un verrou avec une société par action simplifiée personnelle (SAS). La Commission des opérations de bourse (COB) ouvrira une enquête en 1993, infligeant une sanction de 3 millions de francs en octobre 1993. S’en suivra un feuilleton judiciaire avec une réduction de la peine à 1 million de francs en mars 1994 avant que Pierre Bergé ne soit mis en examen (30 mai 1994) pour « violation de monopole des sociétés de bourse et délit d’initié ». Le juge d’instruction chargé de l’affaire conclura finalement à un non-lieu en 1995. En 1999, Saint Laurent est revendu à Gucci-PPR et François Pinault devra débourser 500 millions de francs pour dénouer le montage d’YSL.

Richissime, Bergé possède (ou possédera) un hôtel particulier à Paris, une île dans le Finistère, la fameuse Villa et le Jardin Majorelle à Marrakech, un mas à Saint-Rémy-de-Provence avec une piscine quasi-olympique pour les invités (il ne se baigne pas) et le Château Gabriel avec 35 hectares à Deauville (vendu en 2007).

L’activité de haute couture de la Maison Yves Saint Laurent ferme ses portes en 2002 à la suite du retrait du couturier, et Pierre Bergé rachète l’activité pour un euro symbolique. Bien que ne vivant plus avec Yves Saint Laurent depuis 1976, il signe, au domicile de ce dernier, un pacte civil de solidarité, peu de temps avant la mort du couturier, dont il devient ainsi l’héritier légal. Yves Saint Laurent décède le 1er juin 2008. Lors de l’éloge funèbre à l’église Saint-Roch, le prêtre demande, lapsus révélateur, de venir se recueillir sur la tombe de Pierre Bergé. Dès le mois d’octobre, Pierre Bergé annonce la vente de leur collection. Le 23 février 2009 se tiendra donc « la vente du siècle », organisée au Grand Palais par Christie’s, comprenant 730 lots, dont notamment une collection de tableaux impressionnistes. Elle rapportera la bagatelle de 373,5 millions d’euros. (...)

 

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