Saad Hariri a été contraint par l’Arabie saoudite de démissionner de son poste de Premier ministre au début du mois en raison de sa réticence à affronter le Hezbollah, selon les déclarations de proches de Hariri à Reuters.
Selon les sources, Hariri pensait qu’il avait convaincu les responsables saoudiens de la nécessité de maintenir une entente avec le Hezbollah pour la stabilité du Liban.
Lors d’une visite effectuée par Hariri au royaume saoudien avant sa démission, le prince Mohammed ben Salmane lui avait demandé de rencontrer des hauts responsables du renseignement saoudien ainsi que le ministre des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhane, en charge des relations avec le Liban.
« Quand l’avion de Hariri a atterri à Riyad, il a immédiatement compris que quelque chose ne tournait pas rond »
- Source proche de Hariri
Hariri est revenu à Beyrouth de ce voyage « heureux et détendu », ont indiqué des sources de son entourage. Il a posté un selfie de lui et Sabhane où les deux hommes étaient vus en train de sourire et a déclaré à ses assistants qu’il avait entendu des « déclarations encourageantes » de la part du prince héritier saoudien, y compris une promesse de relancer un programme d’aide saoudien à l’armée libanaise.
« Ce qui s’est passé lors de ces réunions, je crois, c’est que [Hariri] a révélé sa position sur la façon de traiter le Hezbollah au Liban : qu’une confrontation déstabiliserait le pays. Je pense qu’ils n’ont pas aimé ce qu’ils ont entendu », a indiqué l’une des sources, qui a été informée du contenu des réunions.
Des rumeurs ont circulé sur la situation de Hariri depuis qu’il a annoncé sa démission dans un communiqué prononcé dans la capitale saoudienne, Riyad.
Bien que Hariri ait indiqué que l’influence écrasante de l’Iran et du Hezbollah sur la politique libanaise était la raison de son départ du pouvoir, de nombreux éléments indiquent qu’il était maintenu en Arabie saoudite contre sa volonté.
« Quand l’avion de Hariri a atterri à Riyad [lors de sa visite ultérieure, le 4 novembre], il a immédiatement compris que quelque chose ne tournait pas rond », a déclaré une source de Hariri à Reuters.
« Il n’y avait personne pour l’attendre. »