Cette fiche s’adresse surtout aux habitants des campagnes, qui sont habitués à sacrifier d’autres volatiles, en particulier des canards.
On procède de la façon suivante.
On appâte d’abord la bête avec un peu de blé (attention, pour la femme, le blé est sensiblement différent) on l’entraîne vers un billot de bois. On lui dit, par exemple :
-C’est bizarre, ce morceau de bois ressemble à un coquillage…j’ai posé mon oreille dessus et on croit entendre la mer…
La femme, naïve, (il faut évidemment choisir une femme naïve et qui a toute confiance en vous !) pose sa tête sur le billot. (Il faut, évidemment encore, s’assurer qu’elle n’a pas lu la vie de Marie Stuart).
Astucieusement, vous avez dissimulé la hache à fendre le bois derrière votre dos, alors vous la sortez brutalement et vous frappez (très fort) sur le cou de votre chère épouse.
Evidemment toujours, vous avez choisi une femme fine, au cou délicat et fragile, pas un monstre au cou de taureau !
En principe, la tête se détache d’elle-même.
Il arrive parfois, comme chez les canards, que la femme parte sans sa tête. Rassurez-vous, elle n’ira pas jusqu’au commissariat de police !
Au tribunal, vous avez deux possibilités pour vous défendre. La première :
-« Monsieur le Président, vous savez que beaucoup de femmes perdent la tête pour un rien…la mienne appartenait à cette catégorie »…
Disons-le tout de suite, ce n’est pas la meilleure solution.
C’est pourquoi on optera de préférence pour la seconde explication :
-« Monsieur le Président…alors que je le lui avais formellement interdit, ma femme a voulu fendre du bois en mon absence. Or, elle est très peu rompue aux activités manuelles…Elle s’est blessée mortellement en croyant fendre une bûche… »
L’acquittement ne devrait pas poser de problème, surtout si vous ajoutez : « Elle avait la tête dure comme du bois ».