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9 décembre 2017 6 09 /12 /décembre /2017 11:17

Dans un département du Nord déjà ravagé par le chômage après les délocalisations massives de l’industrie textile puis de l’automobile, ce sont désormais les travailleurs des services qui sont victimes de l’Union Européenne, de ses délocalisations et de son dumping social.

Ainsi, plus de 750 emplois sont menacés au sein des magasins de bricolage biens connus, Castorama et Brico Dépôt, dont plus de 250 au niveau de son siège de Templemars dans la banlieue lilloise. C’est que le groupe Kingfisher, propriétaire des magasins, a décidé de délocaliser ses services centraux à Cracovie en Pologne.

Au milieu de dizaines de délocalisations frappant chaque jour l’industrie en France, si celle-ci fait tant parler c’est aussi parce que pour la première fois une délocalisation massive concerne des cols blancs.

 

Les salariés du groupe expliquent clairement la situation :

 «C’est du dumping social, le groupe affiche sans vergogne sa volonté de faire des économies de main d’œuvre» explique à la rédaction de Libération Jean-Paul Gathier, syndicaliste FO.

Plus de 500 emplois d’experts comptables et de contrôleurs de gestion sont menacés à Castorama, et 250 pour l’enseigne sœur Brico Dépôt.

Le travail se fera désormais en Pologne, à Cracovie, pour permettre de gonfler les profits des capitalistes propriétaires du groupe en profitant de salaires bien moins élevés.

Le SMIC en France est de 1480 €, il est de 473 € en Pologne. En délocalisant 750 emplois, ce sont 9 millions d’euros chaque année dans les coffres du patron de Castorama / Brico Dépôt !

 

Faut-il rappeler que chaque année, avec le CICE (crédit d’impôts compétitivité emplois) censé permettre des créations d’emplois, en faisant rembourser par les travailleurs de France une partie du salaire que devraient payer les patrons à leurs salariés - une invention de Hollande/Macron lors du dernier quinquennat -, ce sont 30 millions d’euros dont Macron a directement fait cadeau aux patrons de Castorama / Brico Dépôt.

Soi-disant cette diminution des salaires devait permettre de créer un million d’emplois d’après le MEDEF. Le chômage a continué d’augmenter. Le scandale Castorama vient ici confirmer ce que dénonçaient les communistes du PRCF avant même que le CICE ne soit mis en place (lire ici) : il ne s’agit que d’un énorme cadeau payé par les travailleurs, fait aux ultra riches !

 

C’est par une vidéo que la directrice générale du Groupe, Véronique Laury, a courageusement osé annoncer que “pour maintenir la compétitivité de Kingfisher, elle voulait réduire les coûts ». Traduction : pour que les actionnaires puissent recevoir encore plus de dividendes, la direction de Kingfisher a décidé de mettre sur la paille des centaines de travailleurs et de réduire les salaires versés à ceux qui restent.

Car faut-il préciser que cette charrette de licenciements n’intervient pas à cause de difficultés économiques puisque le groupe est largement bénéficiaire. Au troisième trimestre 2017, le chiffre d’affaires du groupe était en hausse de 3% . Le groupe a versé un dividende de 10,4 £ par action sur l’exercice 2016-2017, soit un retour sur investissement de 3,15% par action ! Et le groupe dégage un bénéfice avant impôt de près de 750 millions de livres en 2017 c’est-à-dire près de 850 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 12,7 milliards d’euros. Cela signifie que chacun des 77 000 employés du groupe a en moyenne fait gagner plus de 11 000 € au groupe l’année dernière !

Faut-il ici rappeler que cette délocalisation et ses centaines de suppressions d’emplois ne seraient pas possibles sans les lois Macron, Loi travail et ordonnances Macron ? Kingfisher est bénéficiaire et n’aurait pas sans ces lois la possibilité de mener ces licenciements massifs.

Une vague de licenciements qui en annonce d’autres, puisque les syndicats expliquent que pour réduire les coûts et alors que l’ensemble des services supports des deux enseignes seront désormais communs et situés à distance en Pologne, les deux marques Castorama et Brico Dépôt vont sans aucun doute être rapprochées.

 

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