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17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 09:08

L’avionneur européen Airbus n’en est pas à son premier plan de restructuration. Alors que le plan Gemini prévoit un plan de suppression d’emplois de 1164 postes en Europe, dont 639 en France, Airbus réalise des bénéfices non négligeables sur l’année 2017 et affiche un carnet de commande généreusement fourni qui taquine les 1000 milliards d’euros. Comme le souligne le président exécutif d’Airbus, Thomas Enders, « Nous avons surpassé tous nos indicateurs clés pour 2017, grâce à de très bonnes performances opérationnelles, en particulier au dernier trimestre ». Il peut aussi se féliciter d’une hausse de 8% du cours de son action en Bourse suite à la divulgation de ses bons résultats. Mais rien n’y fait, le profit l’emporte toujours sur les vies humaines et l’avionneur envisage de licencier jusqu’à 3700 agents supplémentaires pour faire face aux baisses de cadence sur l’A380 et l’A400M.

 

Ainsi, les sites espagnols, allemands (Brême et Augsbourg) et britanniques (Filton) risquent d’être les plus touchés. En tête, l’Allemagne avec 1900 postes supprimés, suivie par l’Espagne où le nombre de postes supprimés devrait s’élever à 850. Le site du Filton, en Grande-Bretagne, qui assure la production de l’A400M, voit ses effectifs fondre de 450 postes. Quant à la France, elle va perdre 470 postes sur les chaînes et les programmes, selon les informations de Force Ouvrière. Contrairement à la doxa capitaliste, chez Airbus, on voit bien que les profits, et la bonne santé des entreprises, ne sont en rien une source d’emploi et d’amélioration des conditions de travail des salariés. Bien au contraire, pour Airbus, la vie des salariés constituent une simple variable d’ajustement, et c’est de cette exploitation toujours accrue par l’accélération des cadences et la réduction des postes qui est la source de leur bonne santé financière.

La menace qui pèse sur les salariés sous-traitants d’Airbus montre bien le rôle que joue l’externalisation pour les grandes entreprises : la division de la main d’œuvre et de sa potentielle force de contestation. La situation chez Airbus montre l’enjeu qu’il y a à construire des passerelles syndicales entre les salariés de l’entreprise donneuse d’ordre et les sous-traitants, ainsi qu’entre les salariés par delà les frontières, pour faire reculer ces géants de l’exploitation et de la destruction de vie humaines.

 

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