Le théologien et islamologue suisse est mis en examen pour deux viols et incarcéré à Fleury-Mérogis depuis le 2 février. Il avait récemment demandé à être libéré pour cause de maladie (il souffre, en effet, d’une sclérose en plaques et d’une neuropathie périphérique) mais le médecin désigné par la chambre de l’instruction a conclu, ce jeudi, que son état semble a priori compatible avec la détention. Un bilan neurologique complet a toutefois été requis en vue d’un examen ultérieur.
Suite à cette décision, l’intellectuel de 55 ans a bénéficié d’un grand élan de soutien de la part de nombreux musulmans qui estiment que sa présomption d’innocence a été bafouée et que son état de santé ne permet pas de le maintien en détention.
C’est, notamment, sur Internet que s’organisent les soutiens de Tariq Ramadan qui peut compter sur des centaines de milliers de partisans à travers le monde. Le mouvement Résistance & Alternative a ainsi été créé fin janvier par des proches du théologien pour « promouvoir sa pensée ». Il faut dire que le professeur Ramadan est considéré comme un réformateur par ses partisans quand ses détracteurs l’accusent de proximité avec l’islam radical.
Un soutien massif peut aussi être observé sur Twitter, où le hashtag #FreeTariqRamadan a été relayé des centaines de milliers de fois.
"Free Tariq Ramadan" est d’ailleurs le nom du collectif qui vient d’être formé par des proches du conférencier : ils ont récemment lancé une pétition sur le site Change.org pour réclamer sa « libération immédiate ». Elle compte, à ce jour, plus de 115.000 signatures. Les auteurs de la pétition dénoncent « un traitement particulièrement sévère » et pointent « une affaire qui souffre de graves lacunes et de multiples contradictions ». Ils affirment, en outre, détenir « des preuves d’implications confidentielles de personnalités politiques et judiciaires de haut niveau ».
La page Facebook du collectif relaie régulièrement les vidéos d’Iman Ramadan, l’épouse du prédicateur depuis plus de trente ans. Celle-ci fait preuve d’un dévouement et d’un soutien indéfectibles. « Il y a une vraie volonté politique de garder mon mari en prison », déplore-t-elle dans une vidéo qui compte déjà plus de 700.000 vues.
Une campagne de crowdfunding vient en sus d’être lancée par le collectif pour assurer les frais de justice de Tariq Ramadan. En quelques jours, elle a recueilli plus de 100.000 euros.