Les ECHOs, l’équivalent allemand des Victoires de la musique, tirent leur révérence. Le scandale de l'attribution d'une récompense le 13 avril aux deux rappeurs Farid Bang et Kollegah, notamment accusés d'avoir écrit des textes antisémites, aura eu raison de la compétition.
L'annonce a été faite le 25 avril par ses organisateurs : «Il n'y aura plus d'ECHOs [...] On ne veut pas que ce prix de la musique puisse être considéré comme une plateforme pour l'antisémitisme, le mépris des femmes, l'homophobie ou la banalisation de la violence», a déclaré la Fédération de l'industrie musicale, organisatrice des ECHOs jusqu'ici.
L'objet de l'indignation entourant la dernière remise des prix ? Des textes issus d'un album des rappeurs Farid Bang et Kollegah qui avait été récompensé. Baptisé Jung, brutal, gutaussehend 3 (Jeune, brutal et beau gosse 3), l'opus s'est vendu à 200 000 exemplaires en Allemagne.
Dans le titre 0815, le rappeur Kollegah décrit dans une phrase «son corps, plus dessiné que ceux des détenus d'Auschwitz». Dans une autre chanson, on retrouve la phrase : «Je vais faire un holocauste, donnez-moi un Molotov.» Les deux rappeurs ont nié être antisémites.
Mais le soupçon a étreint l'immense chef d'orchestre argentin et israélien Daniel Barenboim, doté de sept récompenses ainsi que le violoniste français Renaud Capuçon, qui en avait reçu quatre. Ils ont tous deux décidé de rendre leurs récompenses.
NDLR : Ces paroles de chanson sont d’une extrême gravité effectivement. On frissonne d’angoisse à l’idée que ces criminels potentiels aient pu circuler en ville, leur récompense sous le bras ! (Pour les coincés du cervelet, je précise que cette phrase est au deuxième degré).