Les réponses à cette question sont complexes et multiples, comme d’ailleurs celles de beaucoup de Français de l’époque. Bien que je n’aie pas à me justifier, je consens à fournir quelques indications.
Parce que c’est vous !
Puis-je faire observer à mes interlocuteurs, qui ne sont pas encore des épurateurs, que je n’avais que quatre ans et deux mois, le 25 juillet 1944 lorsque l’immense cohorte des résistants héroïques s’est lancée dans une lutte sans concession contre le régime de Vichy.
Avant, il y en avait nettement moins.
Je ne comprenais pas tout, idéologiquement parlant. J’hésitais.
Joseph Staline s’ornait d’une très grosse moustache, Eisenhower était cardiaque et les autres n’étaient pas en bon état. Le général de Gaulle n’avait même pas été invité à sabler le champagne et les fusillés de l’Armée des Ombres, au lieu de lever le petit doigt au moindre froncement de sourcil d’André Malraux, se taisaient lâchement sous leurs sépultures.
François Mitterrand décrochait péniblement sa francisque avant de devenir ministre de l’Intérieur, Michel Rocard buvait le bon lait de Mendès-France, le Pen torturait tranquillement, avec l’approbation des socialistes et je ne connaissais pas les coutumes de ces tribus étranges. Mais ici j’ai sauté plus de dix ans, et même si la guerre avait duré jusqu’en 1955, j’aurais été un peu juste pour devenir un héros vraiment crédible, avec les cadavres au bout du fusil et les médailles en pendentif.
Voici pour l’essentiel.
J’ajoute tout de même que ma maman m’interdisait de sortir le soir, à cause des courants d’air dans la traction avant, que nous ne savions même pas ce que signifiait le mot « juif » et que nous le confondions avec le mot « suif » à cause de « Boule de suif », une nouvelle de Guy de Maupassant, dont nous pensions réellement que c’était un concurrent du Guy de Michelin !
Quelle ignorance !!!
Je plaide coupable, mais je vous emmerde profondément, vieux juges connards d’une histoire que vous n’avez pas connue, mais dont vous espérez qu’elle va faire des dollars.
Et bravo encore à Pierre Perret, le grand chanteur de noces et banquets, qui se prend pour Céline !