On a bien ri la semaine dernière avec le baston des deux rappeurs à Orly. Les autorités les ont mis en taule, et là c’est déjà moins drôle. Et les y ont laissés. Parallèlement, les mêmes autorités ont refusé à Tariq Ramadan une mise en liberté alors que le témoignage de sa principale accusatrice s’avère une pure invention.
Pourquoi ces deux événements méritent un rapprochement ? D’abord parce que les inculpés sont des personnes connues, ensuite parce qu’ils sont issus de communautés étrangères : noire ou musulmane.
Et ces deux arguments suffisent à déchaîner sur eux une haine plus ou moins tempérée, d’une majorité d’imbéciles qui ne comprennent pas le but de toute cette publicité :
D’abord faire croire que la justice s’applique aussi aux célébrités, alors qu’on a affaire ici à deux cas flagrants d’injustice. Des types ordinaires ne seraient certainement pas maintenus en préventive pour des bris de matériel sans coups ni blessures ou pour des soupçons de viol sans preuve avérée.
Ensuite et surtout, elle sert à faire passer ce message : désormais le traitement sera plus dur pour les noirs qui s’énervent et les arabes qui militent.
Par ce coup double on satisfait à la fois le réac de droite qui aime la punition et le bien-pensant de gauche qui n'aime que les "bons nègres".
En attendant, trois pauvres types restent enfermés, avec d'autres milliers d’anonymes qui souffrent en prison.
Je dégueule sur ce pays et je vomis ceux qui s’y complaisent.