Le projet macronien de Service National Universel (SNU) est présenté sur le site enmarche.fr comme “un engagement fort d’Emmanuel Macron”, on devrait donc se réjouir que sa majesté suive son cap et continue son train de réformes antisociales. Or le SNU passe très bien à première vue pour l’opposé de ce qu’il prétend être, c’est-à-dire non pas un “projet de société où l’engagement prend tout son sens et où le brassage social et territorial est une réalité”, mais une réforme antisociale, dépolitisante et idéologique.
Les grandes lignes du projet sont donc tracées, on essaie de faire passer l’engagement associatif pour un véritable moyen de changer les choses, au détriment de l’engagement politique, car si le peuple – et sa classe ouvrière en premier lieu – décident de reconquérir un terrain politique commun, nos euro-élites savent qu’elles ont à craindre pour leurs privilèges!
Ce projet entre donc depuis Juillet dans une nouvelle phase, celle de la sacro-sainte consultation. Il est important d’expliquer ce que signifie “consulter” dans le vocable macédonien : un ballet consultatif fonctionnant comme une pièce bien réglée dans laquelle tout est savamment mis en scène pour donner l’illusion de la démocratie.
Aujourd’hui les contours du SNU restent imprécis. On en connaît la durée (un mois, jusqu’à douze pour les jeunes volontaires), on sait qu’il sera véritablement universel (véritablement appliqué à tous les jeunes de 16 ans) à partir de 2021, mais on ignore toujours combien il en coûtera à l’État – les estimations non-officielles tournant autour de 2 à 3 milliards d’euros par an.
On se demande donc quelle est la pertinence d’une telle mesure alors qu’on nous annonce partout qu’il faut se serrer la ceinture, l’État n’est manifestement plus à une contradiction près et n’a décidément d’argent que pour ce qu’il plaît aux dirigeants de faire.
Ce SNU est-il une résurgence d’un service militaire que l’on croyait mort et enterré ? La question se pose, car la commission en charge du projet est dirigée par le général Menaouine, et il a été annoncé que l’engagement pourra se faire dans un contexte civique ou militaire. Les jeunes de 16 ans pourront donc apprendre la vie de caserne pendant la seconde quinzaine de service, qui saura leur inculquer les vertus de la discipline et de l’autorité !