Dans un communiqué intitulé "Debout contre la haine" publié le mercredi 27 mars 2019, Facebook indique qu'à compter du 1er avril, ses équipes de modération auront pour consigne de bannir tout contenu relevant "des louanges, du soutien et de la représentation du nationalisme et du séparatisme blanc". Une politique qui concerne à la fois Facebook et Instagram, le réseau social photographique qui appartient au groupe de Mark Zuckerberg. "Il est clair que ces idéologies et concepts sont profondément liés à des groupes organisés répandant la haine, et qu'ils n'ont aucune place sur nos services", indique la plateforme.
Une situation qui peut laisser penser qu'avant de prendre cette décision, Facebook s'accommodait de laisser les suprémacistes blancs véhiculer un message de haine sur ses pages. Soucieux de contrer cette lecture de son annonce, le réseau social rappelle que "depuis longtemps notre politique interdit les contenus haineux qui peuvent blesser les gens, et ceux notamment fondés sur des caractéristiques telles que la race, l'ethnie ou la religion, ce qui a toujours inclus le suprémacisme blanc", mais il précise aussi qu'il a pu tolérer certaines formes d'expression liées au nationalisme et au séparatisme qui sont des concepts plus larges, "relevant par exemple de la fierté américaine ou du séparatisme basque, qui sont une part importante de l'identité de certains membres".
Après avoir réfléchi pendant 3 mois au problème et en avoir discuté avec des membres de la société civile, des académiciens et des experts, Facebook a jugé qu'il était en réalité impossible de faire correctement la distinction entre le nationalisme et le séparatisme blanc d'un côté, et le suprémacisme blanc et le discours de haine d'un autre. Résultat, tous les contenus relevant de ces thèses seront dorénavant bannis. Et Facebook de préciser que "les gens pourront toujours faire preuve de fierté vis-à-vis de leur héritage ethnique ».