«Nous écrivons cette lettre ouverte, en tant que médecins, pour exprimer notre grave préoccupation sur l’état de santé physique et mental de Julian Assange», débute la missive écrite par 60 professionnels du corps médical et adressée à la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel et à Diane Abbott, chargée des mêmes questions au sein du Parti travailliste, principale formation d’opposition en Angleterre.
Les signataires de ce courrier expriment leur «sérieuse inquiétude collective» tout en souhaitant «attirer l’attention de l’opinion publique et du monde sur cette situation grave». «Nous sommes d’avis que M. Assange a besoin d’urgence d’une évaluation médicale de son état de santé physique et psychologique», témoignent les 60 médecins, parmi lesquels figurent des Américains, des Australiens, ou encore des Suédois. Ces derniers suggèrent même que le fondateur de WikiLeaks devrait être transféré dans un hôpital doté de personnel qualifié afin d'y recevoir les soins adéquats. «[Sans cela] nous redoutons vraiment, sur la base des éléments actuellement disponibles, que Julian Assange puisse mourir en prison», alertent-ils. La santé de Julian Assange est entrée dans un cercle vicieux d’anxiété, de stress et d’impuissance, typique des personnes exposées à un isolement prolongé et à un arbitraire constant.
Actuellement détenu à Londres, le lanceur d'alerte risque l'extradition vers Washington. Il encourt une peine allant jusqu'à 175 ans d'emprisonnement aux Etats-Unis, qui lui reprochent d'avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication, en 2010, de 250 000 câbles diplomatiques, et d'environ 500 000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Sorti blanchi par le parquet de Suède le 19 novembre dans le cadre d'une accusation pour viol, une audience prévue en février 2020 sur une éventuelle extradition vers les Etats-Unis attend désormais Julian Assange. Le lanceur d'alerte fait actuellement face à 18 chefs d’accusation.