Selon une enquête du National Health Service (NHS), 5.550 patients sont morts ces trois dernières années en Angleterre, après avoir attendu parfois près de onze heures un lit dans les hôpitaux anglais. Selon cette recherche unique au monde, ces décès sont entièrement et uniquement causés par la durée d'attente et non par l'état des malades.
Le rapport indique également que parmi les 79 228 patients qui ont attendu environ six heures sur un chariot, 960 ont perdu la vie. Si l'on se prête à un petit calcul, cela signifie qu'une personne sur 83 qui doit attendre aussi longtemps pour être admise mourra en raison de ce retard.
Dernier exemple en date, il y a tout juste une semaine, un homme est décédé à la suite d'une crise cardiaque après avoir attendu plus d'une heure à l'arrière d'une ambulance, à l'extérieur de l'hôpital Royal de Worcestershire.
Surpopulation, manque d'effectifs et de moyens: les raisons de ces retards sont multiples. Par exemple, plus de 17.000 lits ont été supprimés depuis 2010 en Angleterre, alors même que les passages au département des urgences augmentent. «Ces résultats sont profondément choquants et très inquiétants», a commenté l'Association des patients face aux résultats de ce rapport qui n'a pas encore été publié, mais auquel le Guardian a pu avoir accès.
La France est elle aussi touchée par la fermeture des lits d'hospitalisation. En une vingtaine d'années, plus de 100.000 lits ont été supprimés, au grand dam des urgentistes. Selon la Banque mondiale, la France disposait ainsi de 6,5 lits d'hôpitaux pour 1.000 personnes en 2013. C'est moins qu'en Allemagne (8,3), en Autriche (7,6) et en Hongrie (7).
Désormais, nous sommes habitués à voir des services d'urgence pleins à craquer et des files d'attente interminables. Et pour cause, le nombre de passages augmente chaque année de 3,5% en moyenne. La colère monte en France en pleine période de grève générale et de mouvements sociaux. Depuis plusieurs années, les milliers de professionnels de santé dénoncent notamment les conditions de travail insoutenables dans l'hôpital public.