Décidément ce président Macron n’est pas une fine lame.
Se faire photographier au Festival d’Angoulême avec un T.Shirt dénonçant (très poliment) les violences policières, c’est pas ce qu’on appelle de la haute stratégie.
Visiblement, notre président ne connaît pas les usages de sa charge ni ceux de sa langue. Son commentaire en donne un parfait exemple.
Il a dit qu'il «récusait le terme de violences policières», assurant que «la violence est d'abord dans la société». Et il a ajouté : «S'il y a des policiers et des gendarmes qui ne respectent pas la déontologie, et je l'ai dit très clairement, je souhaite qu'ils soient poursuivis et sanctionnés de manière exemplaire.»
D’abord, si on nie qu’il y a eu des violences policières, on doit refuser de brandir un T.shirt qui exprime l’idée contraire. Si on accepte de le faire, c’est qu’on n’a pas le courage de se dérober. Un sérieux manque d’autorité de la part d’un chef d’Etat !
Ensuite d’après Macron, les violences ne seraient pas policières, mais sociétales. Les policiers n’appartiennent donc pas à la société ? D’où sortent-ils alors ? Et pourquoi se mêlent-ils de nos affaires ? Retournez dans votre société, messieurs les flics et surtout, restez-y !
Ceci dit, ils n’ont pas apprécié le comportement de leur chef suprême, nos policiers, ils ont trouvé ça « choquant ». Autant qu’un tir de LBD ?… Et cette déontologie policière dont cause notre maître, c’est imprimé où ? Il y aurait donc un serment d’Hippocrate policier qui ferait jurer au flic de prêter assistance au manifestant en détresse ?
Une fois de plus, les mots sont inappropriés.
Enfin dernière question : de quelle déontologie relève l’utilisation dans des manifestations de rues de gaz cyanuré réservé aux conflits armés ? Celle du flic ou celle du chef de l’Etat ?
Changeons de sujet. Dans le procès Sarah Halimi, la cour d’appel a jugé le meurtrier pénalement irresponsable. Du coup, la presse, notre petit président, et la communauté juive se sont beaucoup offusqués de cette décision. (Pénible d’ailleurs, cette manie de faire parler une communauté par la bouche de quelques uns.) Ils ne discutent pas le fait que l’accusé soit barjot (pour que les experts des tribunaux l’admettent, faut que le cas soit vraiment criant), mais ils restent sur leur faim. Le criminel va encore pouvoir se balader tranquillement dans son asile. Pour les avocats de la victime, c’est la porte ouverte (les portes des asiles sont pourtant bien fermées) à la barbarie. Ils ont même ajouté : « Alors toute personne atteinte d'une bouffée délirante car elle aura pris des substances illicites se verra exonérée de responsabilité pénale ? C'est hallucinant. »
Hallucinogène, en tout cas.