Pendant que les pauvres cons finés avalent sans mâcher les scores du coronamachin, les affaires continuent de tourner pour les rois du monde : les USA ont débarqué début mars 30 000 soldats en Allemagne, Trump et les Emirats Arabes ont coupé le Yémen en deux et l’UE va commencer les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine (du nord)… Autrement dit, ça baigne.
Nos élites au même moment montent au créneau, se dressent comme un seul homme, bras dessus bras dessous, face à ce professeur hors norme qui voudrait nous soigner pour pas un rond… Les élites, de droite de gauche ou du centre, sont toujours unies quand il s’agit de protéger le tiroir-caisse.
Et l’Etat pendant ce temps-là poursuit ses opérations de destruction massive, bien plus redoutables qu’un virus : le chômage, la faillite et le désespoir de milliers de gens. Quand on fera les comptes, faudra pas les oublier ces morts-là… « On paiera » nous dit l’Etat. « Mon cul » répond Zazie. C’est nous qu’on paiera, les gars, et ça risque d’être salé !
On paiera comme ont toujours payé les pauvres gens, avec leurs pauvres sous, leurs pauvres tripes, leur pauvre sang… dans les tranchées de 14, dans les stalags de 40 et partout ailleurs où l’homme a pu faire souffrir ses semblables. Et Dieu sait qu’il excelle dans cette activité.
Mais aujourd’hui les méthodes ont évolué, du moins dans notre partie du monde. On n’a plus besoin de guerre ouverte pour torturer les hommes. On s’y emploie tous les jours depuis trente ans, ce confinement arrivant comme une sorte d’apothéose, de couronnement.
Ils ont commencé par nous empêcher de fumer et de boire au début des années 90, années de toutes les répressions. Ils ont interdit les cigarettes dans les lieux publics. Ils ont instauré le permis à points, en se servant de la prévention routière comme nouvel asservissement. Ils ont multiplié les radars et les contrôles, en nous traitant d’assassins de la route pendant que l’Etat empoche l’argent du crime. Ils ont imposé les pots catalytiques, les contrôles techniques draconiens, les taxes carbone, les taxes déchets, à cause de la planète qu’on pollue avec nos vieux moteurs 4 chevaux et du climat qu’on réchauffe avec nos haleines de pauvres. Enfin ils ont décoré les paquets de clopes avec des photos de viscères pour mieux nous humilier pendant que l’Etat encaisse l’argent du cancer.
Aujourd’hui on nous enferme dehors une heure par jour et une fois au bercail, on nous envoie sur les écrans des pubs remplies de soleil et de plages, des journalistes qui jouent les globe-trotters et des voitures haut de gamme qui cavalent sur la grande Corniche. C’est la dernière vexation que les nantis nous adressent en ricanant. Manière de nous dire : « Alors les gilets jaunes, on se marre bien chez vous ? »
Excédé, on sort prendre l’air. Et dans l’espace enfin livré au silence, on finit toujours par entendre un con qui allume la radio.