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27 juin 2020 6 27 /06 /juin /2020 08:37

En 2001, Donald Rumsfeld et l’amiral Arthur Cebrowski définissaient les objectifs du Pentagone à l’ère du capitalisme financier. L’état-major établissait alors une carte de la partition du grand Moyen-Orient. Cependant, en 2017, Donald Trump s’opposait aux changements de frontières, à la création d’États gouvernés par des jihadistes, à la présence de troupes US dans la région. Dès lors, le Pentagone a réfléchi à la manière de poursuivre la destruction des structures étatiques sans remettre en question les pays et en satisfaisant la Maison-Blanche.

Durant le trimestre de confinement des Occidentaux en 2020, la carte du Moyen-Orient a été profondément transformée. Le Yémen a été divisé en deux pays distincts, Israël est paralysé par deux Premiers ministres qui se détestent, l’Iran soutient ouvertement l’Otan en Iraq et en Libye, la Turquie occupe le Nord de la Syrie, l’Arabie saoudite est proche de la faillite… Personne ne sait où elle en est. En trois ans, le prince Mohamed Ben Salmane (MBS) a su éveiller de faux espoirs en Occident et se mettre à dos la totalité des puissances de la région à force de pendaisons et de démembrement de ses opposants suivi de dissolution de leurs corps à l’acide. Son pays a dû battre en retraite au Yémen où il s’était imprudemment aventuré et renoncer à ses grands travaux, notamment la construction de la zone franche qui devait héberger les milliardaires du monde entier, Neom. Ses gigantesques réserves de pétrole ne sont plus des objets de spéculation et ont perdu l’essentiel de leur valeur. La plus grande puissance militaire de la région n’est qu’un colosse aux pieds d’argile en passe d’agoniser dans les sables du désert qui l’ont vu naître.

En définitive, le président Donald Trump est en train de parvenir à ses fins : il a fait échouer le projet du Pentagone d’un État accordé à une organisation terroriste, Daech, puis il est parvenu à faire réintégrer dans la zone économique US tous les États de la région à l’exception de la Syrie déjà perdue depuis 2014. Mais simultanément, le Pentagone aussi triomphe partiellement : il est parvenu à détruire les structures étatiques d’Afghanistan, d’Irak, de Libye et du Yémen. Il a rencontré son seul échec en Syrie, certes en raison de l’intervention militaire russe, mais surtout parce que les Syriens incarnent le concept d’État depuis la nuit des temps.

L’annihilation des structures étatiques afghanes, selon le plan du Pentagone, et le retrait des troupes US qui sera effectif le jour de l’élection présidentielle US, selon la volonté du président Trump, auraient pu marquer l’alliance entre ces deux forces. Or, il n’en est rien. Le Pentagone a tenté en vain d’imposer la loi martiale aux États-Unis face à l’épidémie de Covid-19, puis il a aidé en sous-main les « Antifas » qu’il avait déjà encadrés en Syrie pour coordonner des émeutes prétendument « raciales ». La Russie, qui n’a jamais varié de position, attend sagement de récolter les lauriers de son engagement en Syrie.

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