Lettre ouverte à M. Antoine Marette, présentateur du Journal de 12 h 30 sur France-Culture :
« Nous protestons avec indignation contre la manière profondément discourtoise, antidémocratique et malhonnête dont vous avez traité à l’antenne le 100ème anniversaire du Congrès de Tours dans votre journal du 29 décembre 2020.
Après avoir donné quelques rares indications factuelles (et insidieusement fielleuses) sur ce congrès historique, vous avez interrogé Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, non pas sur le Congrès de Tours et son actualité, mais… sur le Pacte germano-soviétique. Après la très brève réponse enregistrée de ce dernier sur ce sujet, la parole a été donnée bien plus longuement à un « historien » connu pour son anticommunisme exacerbé, sa proximité avec la droite réactionnaire et son statut d’idole de l’extrême droite française et « européenne », Stéphane Courtois. Celui-ci connaissait manifestement la réponse de Roussel et a eu tout loisir de la démolir en développant l’argumentation traditionnelle des anticommunistes et en terminant son propos par une justification éhontée de l’interdiction du PCF par décret Daladier du 26 septembre 1939 ; rappelons que cette interdiction par les députés (droite, radicaux, SFIO) qui, par la suite, ont massivement investi Pétain, a conduit, directement ou indirectement, de nombreux militants et dirigeants communistes français comme Pierre Sémard, Guy Moquet ou Georges Politzer à la chambre de torture ou au peloton d’exécution. Bien entendu, ni F. Roussel ni aucun historien en désaccord avec les thèses largement discréditées de Courtois n’ont pu répondre à cette réponse-réquisitoire, aussi fausse et liberticide sur son contenu que déloyale sur la forme que vous, « journaliste » tenu à un minimum d’équité, lui avez donnée.
Notre but n’est pas non plus de rappeler à Courtois, à vous-même et aux autres amateurs d’amalgames « antitotalitaires » odieux entre les exterminateurs et les libérateurs du camp d’Auschwitz, que les communistes français furent de très loin la principale force de la Résistance sur le territoire national (et notamment, de la Résistance armée via les FTP-MOI et les FTP-F), qu’ils furent l’âme de l’insurrection parisienne décisive de 1944 dirigée par les FFI communistes Henri Rol-Tanguy et André Tollet, de même que l’URSS fut le principal adversaire militaire de Hitler durant toute la guerre, les ¾ (et même 90% en 1944-1945) des divisions allemandes étant concentrées sur le Front Est. Rappelons aux amnésiques ce que le Général de Gaulle a déclaré en 1944, lors de sa visite d’Etat au Maréchal Staline : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».
Georges Gastaud
Fadi Kassem