Brian Sicknick, le policier, avait eu son heure de gloire posthume, visite au funerarium du nouveau Président Biden, hommage national au Capitole, défilé sous forme de cortège funèbre entre deux haies d’honneur etc…
Il peut arriver que le New York Times soit honnête, mais si. Avec discrétion certes : alors que la mort du policier/martyr avait été largement mise en scène, c’est dans les archives mises en ligne du 12 février 2021 se référant aux articles antérieurs que l’on apprend une vérité toute différente. Le policier ne présentait aucune trace de coups, n’a jamais été frappé par des partisans de Trump, il serait mort des suites d’une maladie antérieure. Le corps ayant été incinéré, on ne saura jamais la cause réelle de son décès, sinon qu’il n’était pas consécutif à la manifestation des pro-Trump.
Misère du journalisme de recopiage, sur une dépêche de l’AFP (mensongère une fois de plus) Le Figaro, l’Obs, Ouest-France et bien d’autres ont repris l’infox de la mort du pauvre policier frappé par les méchants manifestants, et à coup d’extincteurs ! À ceci près qu’à notre connaissance, l’AFP n’a jamais rectifié sa dépêche. À la question, l’AFP ment-elle ? La réponse est oui. A la deuxième question, l’AFP ment-elle en connaissance de cause ? Le doute est permis, un très léger doute.
Le fond du fonds
Dans la jungle des aides à la presse, ce sont les plus gros et les plus riches qui sont les mieux servis. Cela ne changera pas en 2021 et 2022.
Le FSDP (Fonds stratégique pour le développement de la presse, piloté par le ministère de la culture) va passer de 10M€ par an en 2020 à 37,5M€ en 2021 et 2022. Les sommes sont allouées à des projets et subventionnés en pourcentages du budget.
Les taux vont ainsi augmenter, passant de 40% à 50% du budget pour les taux les plus bas et même jusqu’à 80% pour les projets les plus ambitieux. Ainsi la Fondation de Patrick Drahi a pu être financée à 60% pour acheter 190 ordinateurs portables à la rédaction de Libération, champagne !
Les imprimeries des grands groupes (Le Figaro, Le Monde, groupe Baylet etc) ne seront pas oubliées et le ministère de la culture rajoutera une enveloppe de 8M€ pour « réduire l’empreinte carbone ». Alors, heureux ?
La nouvelle actualité de la censure
Ces derniers temps, les exemples de censure, en particulier concernant la couverture médiatique de la gestion de la crise sanitaire, n’ont pas manqué. Tout se passe comme si une certaine caste considérait les citoyens comme des enfants incapables de faire preuve d’esprit critique. L’initiative de la ministre de la culture contre France Soir s’inscrit dans un récit officiel qui vise à présenter une version unique de la lutte contre le Covid-19. S’en éloigner vous expose au qualificatif de « complotiste » et vous fait sortir du cercle de la respectabilité. Après l’annonce de Roselyne Bachelot du réexamen du statut de média d’« information politique et générale » (IPG) de France Soir, des inquisiteurs modernes ont essayé, avec un certain succès, de tarir la manne publicitaire dont le site bénéficie.
Cette campagne de pression bénéficie de la bienveillance de nombreux médias de grand chemin. En pleine campagne contre France Soir, Sonia Devillers consacrait le 18 février l’Instant M sur France inter aux Sleeping Giants. L’auditeur est mis dans le bain dès le titre de l’émission : « attaquer les discours de haine au portemonnaie ». Les questions posées par la journaliste sont dans la même tonalité, puisque l’on est entre gens de bonne compagnie et du même camp, le camp du bien. Il s’agit à l’occasion de l’anniversaire des 4 années du collectif d’activistes de passer les plats à l’invitée anonyme membre des Sleeping Giants. Un anniversaire, ça se fête sur France inter.
Quand l’interview aborde le risque d’atteinte à la liberté d’expression, la militante des Sleeping Giants s’érige en arbitre des élégances. Certains sites ne dispenseraient pas de l’information mais publieraient uniquement des éditoriaux. Voilà qui est insupportable : émettre des opinions. Vous n’y pensez pas !