À l’occasion du 150ème anniversaire de la Commune de Paris, les Versaillais d’aujourd’hui continuent de nier ou de minimiser pudiquement les 32 000 morts que fit, en quelques jours, la “Semaine Sanglante” : c’est-à-dire l’orgie de répression anticommuniste et anti-prolétarienne sciemment déclenchée par Adolphe Thiers, l’homme que Marx surnommait le “nabot sanglant”, pour briser à jamais – croyait-il ! – le mouvement ouvrier français révolutionnaire.
Macron lui-même, en visite à Versailles, avait osé déclaré naguère que : “Versailles a sauvé la République en 1871”. Il faut le faire, Versailles ayant toujours été le bastion de la réaction royaliste contre Paris, la ville successivement frondeuse, Sans Culotte, républicaine et communarde !
Apparemment, cela ne dérange pas nos modernes Versaillais macronistes que leur répression, déclenchée par leurs gentils ancêtres après la chute de la dernière barricade communarde, ait fait plus de morts pris au hasard en une semaine que n’en a fait en deux ans la “Grande Terreur” attribuée à Robespierre et au Tribunal révolutionnaire (institué par le sacro-saint Danton, rappelons-le !). Laquelle “Terreur bleue” frappait principalement des agioteurs, des traîtres à la patrie en guerre et des concussionnaires pseudo-républicains… et avec cette donnée historique majeure que la France républicaine devait alors faire front à la fois contre la Chouannerie interne et contre la coalition contre-révolutionnaire des monarques d’Europe, alors qu’en mai 1871, les Versaillais ont sur ordre pataugé dans le sang sans le moindre tribunal alors que la Commune était déjà vaincue…
Mais qu’allons-nous comparer ? En quoi un misérable Gavroche fusillé sur sa mine pourrait-il peser le même poids moral que les fines balances contre-révolutionnaires des éternels Versaillais et autres Thermidoriens d’hier et d’aujourd’hui, qu'un Louis Capet ou qu'une Marie-Antoinette convaincus d’avoir livré les plans de bataille français à l’état-major autrichien menaçant Paris « d’exécution militaire » ?