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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 10:30

Le textile français est mort au détour des années 60 et la maison Normant de Romorantin, qui n’employait plus que 350 personnes, a fermé ses portes le 12 décembre 1969. Après quelques années d’errance, c’est l’usine Matra Automobile qui va s’y installer, drainant elle aussi des milliers d’ouvriers. C’est la belle époque des monospaces… et puis tout s’effondre. Matra ferme en 2003.

De l’usine Normant/Matra reste la porte monumentale, la porte des Béliers, et quelques bâtiments classés au cœur d’un écoquartier plutôt réussi. Et puis… et puis un parking gigantesque et, tout près, une friche qui ne l’est pas moins. Là où trônaient les Espace rutilants sortis des chaînes de montage dorment maintenant les Autolib’ en attente d’être bradées ou désossées…

France Info est allé en reportage à Romorantin, arpentant ce cimetière où ont atterri plus d’un millier de voitures rapatriées de Paris, Lyon et Bordeaux. « “Changeons le système, pas le climat”. Cette formule bien connue des écologistes est inscrite sur le capot délavé d’une Autolib’ hors d’usage, plantée comme des centaines d’autres au fond d’une zone industrielle de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) », écrit le reporter. Triste vision que « ces voitures, qui incarnaient le renouveau de la mobilité urbaine ». C’est toutefois l’aspect écolo qui inquiète surtout Pierre-Louis Caron. Que va-t-il advenir des « fluides présents dans ces voitures, dont certaines, qui n’ont plus de capot, laissent entrevoir un réservoir rempli de liquide de frein ou de transmission » ?

Plus intéressant, à mon avis, est de se demander pourquoi ce fleuron de la modernité a fini si vite au cimetière.

Lancé en 2011 par Bertrand Delanoë comme une « première mondiale » (sic), le service Autolib’ s’est arrêté à Paris le 31 juillet 2018, le groupe Bolloré n’ayant « pas trouvé son modèle économique dans la capitale ». Avec un déficit cumulé de 300 millions d’euros, dont 233 revenaient aux communes au terme du contrat (en 2023), c’est un doux euphémisme.

Encore un « projet d’avenir » mal pensé, mal géré, une folie des grandeurs si française qui finit à la casse…

 

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