J’ai reçu une lettre de Valérie Pécresse. J’ai d’abord été très surpris, mais j’ai trouvé ça sympa. On ne reçoit plus guère de courrier. Factures et dépliants publicitaires encombrent nos boîtes à lettres depuis longtemps. Aussi me suis-je hâté d’ouvrir l’enveloppe. Ma déception a été immédiate.
Je ne sais pas où elle a pris ses renseignements, mais sa lettre commence par deux énormes erreurs. D’abord elle se trompe de prénom. Elle m’appelle « Cher Francilien ». « Il y a six ans, écrit-elle, vous m’avez élue à la présidence de l’Ile-de-France. » Moi ?! Aucun souvenir de ça ! Et d’abord comment aurais-je pu, moi qui n’ai pas de carte électorale ?
Elle m’apprend ensuite qu’elle a décidé d’être à nouveau candidate. Je suis content pour elle, mais lorsqu’elle prend soin de m’en expliquer les raisons, là encore je me dis qu’elle doit me confondre avec quelqu’un d’autre : « Parce que je vois plus que jamais votre soif de réussir », me dit-elle. C’est un peu tard pour moi, non ? Comment peut-on écrire des choses pareilles à quelqu’un qu’on connaît aussi mal ? Mais le plus grave c’est lorsqu’elle me confie : « Parce que j’ai aimé chacune de nos rencontres et qu’elles m’ont tant apporté. » J’ai eu un moment de panique. Heureusement que m’a compagne n’a pas relevé le courrier avant moi. Vous imaginez la situation ?
Je n’ai pas cru bon de poursuivre ma lecture. Je suis allé discrètement jeter la missive à la poubelle.