Des mesures aberrantes se préparent, dans la plupart des grandes métropoles, à interdire de séjour entre la moitié et les deux tiers des véhicules particuliers à l’horizon 2030.
Concrètement, si vous habitez en centre-ville et que vous possédez une voiture, il va devenir important de vérifier si vous pouvez encore vous déplacer. Des radars intelligents pourront lire votre vignette Crit’air sur votre pare-brise (ou constater son absence) et vous enverront un PV directement chez vous. Que vous alliez chez le médecin ou à un rendez-vous urgent n’aura aucune importance. Dans la chasse aux émissions de carbone, c’est nous le gibier.
On aurait pu penser qu’une prime gouvernementale aiderait les familles modestes à effectuer cette onéreuse conversion écologique. Mais non. On pourrait également se demander si le fait de jeter au rebut des véhicules qui fonctionnent très bien est réellement écologique. La question ne semble avoir effleuré ni les collectivités locales ni les parlementaires.
Alors, pauvres sans-dents qui ne pouvez pas vous offrir une voiture neuve ou une conversion au GPL, il ne vous restera qu’à émigrer vers le biotope que vous n’auriez jamais dû quitter : celui de la France périphérique. À la campagne, on peut rouler au diesel. C’est le territoire des ploucs qui ne sont rien, ça passe sous les radars. En ville, en revanche, on est écoresponsable. On prend l’avion pour un oui ou pour un non, mais ce n’est pas le même carbone.
Je ne sais pas si ce nouveau clivage de la société française relève d’une volonté perverse de créer une pyramide féodo-vassalique fondée sur le pognon ou simplement d’une bêtise abyssale et d’une ignorance totale du réel. L’avenir le dira peut-être.
En tout cas, réfléchissons bien à la mainmise glaciale de l’État sur nos vies et à la déconnexion monstrueuse de nos élites.