Le virus venait du pangolin, peut-être de la chauve-souris, à moins que ce ne soit de la civette… De n’importe quoi, mais pas d’une erreur humaine ! Encore moins de la manipulation hasardeuse des apprentis sorciers dont on savait pourtant qu’ils travaillaient activement sur « les gains de fonctions ». À savoir la manière de modifier un virus d’origine animale pour tester sa capacité à « franchir la barrière de l’espèce ».
Dans un article du Point en 2015, Shi Zhengli – la grande prêtresse du laboratoire de Wuhan – « avait publié un article avec le grand maître américain du « gain de fonction », Ralph Baric, montrant comment ils avaient inséré une protéine spike dans un virus de la famille des SARS-CoV, un ajout lui permettant d’infecter des cellules humaines ». Nouvelle que le Pr Simon Wain-Hobson, de l’Institut Pasteur, avait accueillie par ces mots : « Si le virus s’échappait, personne ne pourrait prévoir sa trajectoire. »
La rumeur commençant à se répandre que ce virus était sans doute sorti d’un laboratoire, 27 éminents scientifiques ont publié, dans The Lancet, le 7 mars 2020, une lettre dans laquelle ils « condamnaient fermement les théories du complot » entourant le Covid-19. Une initiative qui a mis un coup d’arrêt au débat scientifique sur la question de savoir si le coronavirus avait été manipulé ou s’était échappé d’un laboratoire de Wuhan.
L’affaire rebondit, aujourd’hui, dans un article du journal britannique The Telegraph, lequel relève que « 26 des 27 scientifiques signataires de la lettre avaient des liens avec le laboratoire chinois, par l’intermédiaire de chercheurs et de bailleurs de fonds étroitement liés à Wuhan ». À commencer par celui à qui revenait cette initiative : le zoologiste britannique Peter Daszak, président de l’Alliance EcoHealth (basée aux États-Unis), un organisme qui finance les recherches du… laboratoire de Wuhan. Le journal rapporte : « Dans un e-mail du 8 février, publié dans le cadre des demandes d’accès à l’information, M. Daszak a révélé qu’il avait composé la lettre après avoir été sollicité par “nos collaborateurs” en Chine pour une “manifestation de soutien”. »
Plusieurs de ceux qui ont signé cette lettre commencent à retourner leur veste, mais seul M. Daszak a été démis, en juin dernier, de ses fonctions de la commission Covid de l’ONU chargée d’examiner les origines de la pandémie. Toutefois, il est encore membre de l’équipe d’enquête Covid de l’OMS…