Philippe Val fait son retour dans les médias. On l’entendait plus celui-là, et c’était bien agréable mais voilà que sa mâchoire carrée réapparaît dans le viseur. Samedi il était sur Cnews dans « Il faut en parler » et son interview m’a bien attristée. J’ai pensé aux naïfs qui pouvaient encore gober ses paroles creuses, et à moi qui les ai gobées il y a quarante ans.
Faut dire que si on l’appréciait à l’époque, c’était grâce à Patrick Font qui l’aspirait dans son sillage. Val imitait Font et le public riait par symétrie. Ils chantaient avec des pioches et défonçaient tout ce qui portait képis, galons, soutanes. La démolition était en vogue et seuls des grands esprits (Debord, Clouscard) pouvaient comprendre qu’elle allait servir de tremplin aux démolisseurs.
Le Val que j’ai vu à la télé-chiottes samedi vantait les mérites de la 17e chambre correctionnelle de Paris, du Parlement français et de la police nationale.
Il y a des gauchistes qui se sont fossilisés dans leurs convictions comme des mammouths dans la croute terrestre : pour eux il y a toujours des ratonnades en France et les femmes doivent coucher avec leurs chefs pour garder leur boulot. Dupont Lajoie est immortel.
Et puis il y a les gauchistes comme Val qui sont retournés chez leur papa. Pour reprendre les affaires, celles du poème de Prévert : « Quand il aura fini la guerre le fils Il fera des affaires avec son père ». Et pour devenir, comme chantait Brel, des vieux bourgeois bêtes comme des cochons.