Il était l'un des plus grands chantres de la Wallonie. Le trouvère belge Julos Beaucarne s'est éteint samedi à l'âge de 85 ans, a annoncé dimanche la commune de Beauvechain (Brabant wallon), à proximité de laquelle s'était établi le chanteur. Né en 1936, ce barde humaniste et bienveillant, grand amoureux de la nature, passait pour le plus vénérable et le plus doux conteur du terroir wallon. Marqué à vie par le meurtre de sa femme, en 1975, le musicien aux 49 albums et plus de 500 chansons avait réagi en écrivant des mots poignants d'humanité, dans une lettre ouverte restée fameuse : «C'est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour, et l'amitié, et la persuasion».
La disparition de Julos Beaucarne a ému une partie de la classe politique belge francophone, à l'image du ministre Bénédicte Linard : « “Faites semblant de pleurer, mes amis, puisque les poètes ne font que semblant d'être morts“ nous disait-il. Julos Beaucarne, poète wallon ou peut-être Wallon poète, entame un nouveau voyage non plus à la lisière mais au cœur de l'infini... Nous ferons donc semblant de pleurer...».