Au soir de son existence, Brigitte Bardot se dit en pleine désillusion. Alors qu'elle va fêter ses 87 ans ce 28 septembre, elle évoque auprès du Parisien Magazine son plus grand regret : «Que la souffrance des animaux continue après elle.»
Bien entendu, des associations comme L214 suivent son chemin de lutte mais elle pense que les hommes sont des «barbares, des salauds, des dégueulasses, des pourritures, des monstres». Elle en veut pour preuve le récent massacre de 1428 cétacés dans un fjord des îles Féroé. Elle a écrit à la Première ministre danoise, Mette Frederiksen pour dire son dégoût et son indignation face à ces traditions dévastatrices qui se perpétuent. Sa question est toujours la même, depuis cinquante ans et la naissance de sa Fondation : qu'est-ce que les animaux ont fait pour mériter cela ?
Quels combats avons-nous vraiment gagnés ? Oui, nous avons eu des petites victoires de rien du tout (...). Je vais mourir un de ces jours, comme Belmondo, mais sans avoir eu ce que j'ai tenté d'obtenir durant ma vie entière. J'ai rencontré tous les présidents, tous les ministres, et je n'ai rien obtenu.» Elle reconnaît que Valéry Giscard d'Estaing l'a un peu aidée quand elle était au Canada pour défendre les bébés phoques. Elle est plus sévère en revanche envers François Mitterrand qui, selon elle, n'était obsédé que par la pyramide du Louvre. Quant à Emmanuel Macron qu'elle a trouvé «absolument nul» sur le sujet qui lui tient tant à cœur, elle estime qu'il s'est fait embobiner par les chasseurs.
Elle n'est décidément pas tendre avec l'actuel président de la République dont elle déplore la politique mémorielle. Son amie Joséphine Baker au Panthéon ? D'après Brigitte Bardot, ce n'est apparemment pas l'idée de l'année. « Je ne suis pas sûre que cela aurait été son truc. Se retrouver auprès de Victor Hugo, de gens comme cela... Disons qu'elle était différente, incomparable. C'est un hommage qu'on lui rend, mais je ne sais pas si elle aurait beaucoup aimé cela», pense-t-elle, ajoutant qu'elle se moque bien de savoir où on l'enterrera.
Et d'évoquer enfin Jean-Paul Belmondo, «un homme adorable», dit-elle, ne comprenant pas le sens de l'hommage national qui lui a été rendu. «Ses obsèques aux Invalides, avec le gouvernement et tout le reste, je ne pense pas qu'il aurait aimé cela, ce n'était pas un type à grand spectacle», confie Brigitte Bardot. Avant de prévenir le ou les prochains présidents de la République : «Je n'aimerais pas cela pour moi...»