La hausse des cours du pétrole est une aubaine pour les sociétés impliquées dans le secteur. Lorsque les prix grimpent pour des motifs géopolitiques, comme à l’heure actuelle avec la guerre en Ukraine et l’arrêt progressif de l’approvisionnement en pétrole russe, les marges de raffinage explosent.
Total s’est satisfait, lors de la présentation de ses résultats pour le premier trimestre 2022, de la « surperformance des activités de négoce pétrolier ». Le groupe français a dégagé un résultat net IFRS de 4,9 milliards de dollars, soit +48 % par rapport au 1er trimestre 2021. Le résultat opérationnel ajusté a été de 1,4 milliard de dollars, celui-ci s’est donc trouvé multiplié par 2,6 sur 1 an, ou a progressé de 35 % par rapport au 4e trimestre 2021.
BP vient de réaliser son meilleur trimestre depuis 10 ans : le « bénéfice récurrent » a été de 6,2 milliards de dollars, contre 4,1 milliards sur 1 an. La hausse atteint 53 %. De ce fait, à l’image de Total, le cours de l’action est passé de 5,25 cents à 5,46 cents, soit +4 %.
Les résultats de Shell ont enfin été conformes à ceux de ses challengers : 9,1 milliards de dollars de résultat net au 1er trimestre 2022 (+182,3 % sur 1 an), et un dividende par action augmenté de 4 %.
Il ne faut surtout pas croire que seules les grandes compagnies pétrolières européennes s’enrichissent lorsque le pétrole flambe. Selon un rapport effectué par l’Inspection générale des finances en 2012, « dans la très grande majorité des cas, la production pétrolière transite par des compagnies nationales, le pays producteur captant alors la totalité de cette rente ». Et même lorsque les unités de pompage appartiennent à BP, Total ou autre, « au moins 60 % de la rente seraient de nouveau captés par les pays producteurs sous forme de prélèvements divers ».