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7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 09:30

Le Pentagone a convoqué, le 26 avril 2022, une réunion dans sa base allemande de Ramstein pour contraindre 43 de ses alliés de donner des armes aux Ukrainiens. Sachant qu’un tiers des forces armées d’Ukraine est composé de milices bandéristes, ces armes iront pour un tiers aux néo-nazis. Tous les États qui ont des services de renseignement compétents le savent. Mais leur tétanisation face à l’Oncle Sam est telle que seul Israël a osé boycotter cette réunion.

Le 29 avril, la Maison-Blanche a obtenu du Congrès 33 milliards de dollars de crédits supplémentaires pour armer l’Ukraine. Cela élève le budget militaire ukrainien au 11ème rang mondial.

À l’issue de deux mois de combat, les forces politiques US se sont ralliées à la guerre et ont imaginé ce qu’elles pourraient en tirer. Pour redevenir l’hyper-puissance qu’ils furent, les États-Unis doivent rejouer leur partition du début de la Seconde Guerre mondiale.

En 1939, ils ne s’étaient toujours pas relevés de la crise économique de 1929. New York était loin derrière sa rivale, Buenos Aires. L’idée géniale avait été de laisser les Européens s’entre-déchirer en leur vendant des armes fabriquées à la chaîne en échange de leurs bijoux de famille. Washington ne s’engagea qu’en 1942 et encore uniquement du bout des doigts. La guerre fit 55 millions de victimes dont seulement 200 000 États-uniens. L’astuce est d’avoir cédé des armes en prêt-bail. Après la Victoire vint l’heure des comptes. Les Britanniques furent contraints de céder leur empire, tandis que les dettes des Soviétiques s’échelonnèrent sur plus de 60 ans. Elles ne furent apurées que par Vladimir Poutine.

Le Congrès américain devrait donc rapidement adopter la « Loi sur le prêt-bail pour la défense de la démocratie en Ukraine » déjà passée au Sénat (S. 3522). Sur le plan économique aussi, la Seconde Guerre mondiale continue.

Il s’agit là d’une application de la « Doctrine Wolfowitz » de 1990 : empêcher par tous les moyens de laisser un rival des États-Unis se développer, en priorité affaiblir l’Union européenne.

Si cette mesure est un excellent investissement économique, c’est aussi un gaspillage militaire : le maniement de la plupart de ces armes nécessite une longue formation qui fait défaut aux combattants ukrainiens. Ils ne pourront donc pas s’en servir à court terme. En outre, ces armes ne peuvent être utilisées que sur la ligne de front, mais ne pourront pas y être acheminées car les stations électriques sont déjà détruites et les locomotives diesel européennes ne sont pas adaptables à l’écartement des voies de chemin de fer ukrainiennes et russes. En outre les voies de chemin de fer ont déjà été largement bombardées.

Compte tenu de la corruption du président Volodymyr Zelensky, il est prévisible que, ne pouvant utiliser ces armes, il les revendra au marché noir. Elles ressurgiront sur d’autres champs de bataille, cette fois aux mains d’acteurs non-étatiques. En deux mois, ce saltimbanque est déjà parvenu à détourner des centaines de millions de dollars. Pendant ce temps, son peuple souffre.

La stratégie US pour redevenir le centre du monde ne pourra fonctionner que si la guerre s’étend à l’Ouest. Je ne parle pas ici des inévitables opérations militaires contre la Transnistrie, mais de l’implication économique des membres de l’Union européenne.

À ce jour, seuls les Polonais et les Bulgares ont refusé de payer le gaz russe en roubles et se trouvent donc privés d’approvisionnement. Tous les autres membres de l’Union européenne ont déjà accepté de payer en roubles, mais pas directement à Gazprom, en passant par des intermédiaires bancaires. Les rodomontades polonaises selon lesquelles le pays s’apprête à changer de fournisseur ne donnent pas le change : Varsovie importera du gaz russe d’autres pays européens qui, eux, le payeront en roubles. La seule différence est qu’il devra rémunérer un intermédiaire supplémentaire.

En suivant leur suzerain états-unien, les Européens doivent donc s’attendre à la fois à une très forte baisse de leur niveau de vie, puis à la perte de leurs bijoux de famille. Nul ne semble s’en préoccuper.

 

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