Depuis le 22 juin 2022, Le Point est pris dans la tourmente après avoir publié une fausse information sur Raquel Garrido et Alexis Corbière. Très vite, l’auteur de l’article, Aziz Zemouri, a été mis à pied et licencié. Une réaction logique, mais tardive quand on se plonge dans le parcours du reporter.
L’histoire a fait les unes de la presse. Raquel Garrido et Alexis Corbière emploieraient une femme de ménage sans papiers de manière illégale. Très vite démentie par les intéressés, l’information se révèle rapidement être une fumisterie. Pourtant, comme l’explique Mediapart, des vérifications banales auraient pu éviter le ridicule au Point.
Le 28 juin, Zemouri porte plainte contre Jean-Christophe Lagarde pour « abus de confiance». Il porte également plainte contre un certain Anouar Bouhadjela, connu sous le nom de «Noam Aanouar», ancien agent du renseignement. Zemouri estime alors avoir été manipulé par les deux personnes.
Mais Zemouri est un habitué des procès. Avant d’écoper cinq condamnations au Point, il avait déjà fait parler de lui à la fin des années 1990. Il débute alors dans le milieu du journalisme. Il réalise pour l’émission La preuve par l’image, diffusée sur France 2, un reportage sur le trafic d’armes dans les banlieues. Seulement trois jours plus tard, l’émission est déprogrammée pour « des raisons déontologiques » par Jean-Pierre Elkabbach, alors président de France Télévisions.
Le problème ? L’émission est accusée d’être une mise en scène orchestrée par Zemouri en personne. C’est Martine Aubry qui convoque la presse lors d’une conférence, le 28 septembre 1995 et présente alors le témoignage d’un jeune qui a servi d’intermédiaire à Zemouri et qui explique : « Sur la demande d’Aziz Zemouri j’ai trouvé cinq ou six jeunes à la MJC de Créteil pour tourner les trois scènes pour un montant de 350 francs. Un ami d’Aziz Zemouri a fourni les fausses armes et nous avons tourné les séquences à Créteil » (Libération, 5 octobre 1995).