« Un enseignant débutant commence à 1.600 € par mois, il est recruté après cinq ans d’études avec un M2. Au début des années 80, un prof débutant gagnait 2,2 fois le SMIC. Actuellement, c’est 1,2 fois le SMIC. Il faudrait un SMIC complet de plus d’augmentation immédiate pour rattraper. Le ministre veut monter tout le monde à 2.000 €. Il a été au lycée Lakanal, au lycée Henri-IV, et sait ce que coûte un loyer parisien. Quand vous gagnez 2.000 € par mois, expliquez-moi où vous vous logez à Paris. Quel bailleur vous louerait 9m² pour 700 € par mois, alors que vous ne gagnez pas trois fois cette somme ? Il faut revenir sur Terre et se demander si les gouvernants sont bien au courant. Dans son discours de rentrée, Macron a avoué qu’il ignorait certaines choses ; ça ne fait que cinq ans qu’il est président de la République !
Quelles seraient les solutions ?
La solution est d’en finir avec le jacobinisme qui n’a de sens que si, à la tête, il y a des aigles. Actuellement, on n’a ni des aigles ni des faucons, mais des vrais ! Il faut régionaliser et laisser les établissements recruter qui ils veulent sur un profil prédéterminé. Pas en fonction, forcément, d’un seul chef d’établissement mais peut-être d’un triumvirat et, ensuite, on laisse les parents choisir, en leur expliquant les méthodes choisies dans telle ou telle école. Cela signifie que les concours seraient également régionalisés, cela réglerait la question des mutations qui est une pierre d’achoppement épouvantable. Vous habitez le Midi et vous êtes nommé pour quinze ans en Seine-Saint-Denis. On comprend les démissions.
On pourrait faire également des variations de salaire en fonction des projets, de l’investissement des uns et des autres, mettre les établissements et les enseignants en concurrence. Sur les 4.000 qui vont être embauchés, il est tout à fait possible que certains soient compétents. En revanche, un certain nombre de profs en place sont parfaitement incompétents. Il n’est pas normal que ces gens soient protégés à vie par le syndicat et par leur statut de la fonction publique. La gauche s’est voulue libérale sous Mitterrand et sous Hollande. Si vous voulez du libéralisme, on va vous en donner. C’est la seule solution envisageable à court terme. Aucune réforme de l’Éducation nationale ne fera effet au bout d’un an, mais que nos auditeurs ne désespèrent pas ! Des choses peuvent se faire, mais pas dans le cadre des institutions actuelles, il faut changer de logiciel. »