Malgré son procès pour corruption, M. Netanyahu et ses alliés des partis ultra-orthodoxes et de la liste d'extrême droite "Sionisme religieux" remportent 64 mandats sur les 120 de la Knesset (Parlement), soit trois de plus que le seuil de la majorité, a annoncé jeudi soir la commission électorale. Peu avant, le Premier ministre sortant Yaïr Lapid, qui avait chassé du pouvoir M. Netanyahu l'an dernier en mettant sur pied une coalition hétéroclite (droite, centre, gauche, arabe) qui a depuis implosé, a contacté son rival pour le féliciter de cette victoire à l'issue des législatives de mardi.
Surnommé "Bibi", M. Netanyahu n'avait pas quitté la vie politique comme le souhaitaient ses opposants mais s'était accroché au poste de chef de l'opposition avec l'objectif de revenir aux affaires pour éventuellement faire voter une immunité par les députés et annuler son procès pour corruption.
Au cours des prochains jours, le président israélien Isaac Herzog, dont la fonction est essentiellement symbolique, devra mandater officiellement M. Netanyahu pour former un gouvernement dans les 42 jours. Mais Netanyahu a déjà entamé des pourparlers avec la formation "Sionisme religieux" dont le chef Bezalel Smotrich a indiqué vouloir pour lui le Ministère de la Défense et pour son second Itamar Ben Gvir, celui de la Sécurité publique. Deux postes clés à l'avant-scène du conflit israélo-palestinien qui connait ses violences les plus importantes en sept ans. Jeudi, quatre Palestiniens - dont un assaillant, un combattant, mais aussi un adolescent - ont été tués par les forces israéliennes au cours d'incidents en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupés.
"Il est temps de ramener la sécurité dans les rues, de rétablir l'ordre, de montrer qui est le maître, il est temps de tuer un terroriste qui mène une attaque", a affirmé le ténor de l'extrême droite Itamar Ben Gvir.