Jeudi 26 janvier, l’armée d’occupation israélienne a mené une attaque militaire violente dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine au Nord de la Cisjordanie occupée, faisant au moins neuf morts et vingt blessés – dont quatre se trouvent dans un état grave, d’après le ministère palestinien de la Santé. Selon Majd Kayyal, l’attaque a commencé aux alentours de 6h du matin, et a duré plus de trois heures, les premières unités militaires étant arrivées dissimulées dans un camion de livraison de produits laitiers. Le gouvernement israélien a qualifié l’attaque « d'opération d’envergure en cours à Jénine ».
Ce déchaînement de violence a eu lieu dans le cadre d’un raid de l’armée d’occupation, qui n’a pas hésité à déployer des snipers jusque sur les toits des habitations, à provoquer des explosions, à ouvrir le feu de façon incessante, et à empêcher les équipes médicales d’accéder aux blessés. L’hôpital pédiatrique de Jénine a également été ciblé par le raid, démontrant une volonté de frapper la population civile ; selon le ministère palestinien de la Santé, des grenades et des gaz lacrymogènes ont délibérément été tirés par les forces israéliennes, provoquant l’asphyxie d’enfants. Le ministère palestinien de la Santé a conclu à ce sujet que « la situation dans le camp de Jénine est critique ». L’on trouve également une femme âgée parmi les victimes.
D’après le Croissant rouge palestinien, les ambulances et le personnel médical ont été empêchés de porter secours aux blessés, ce qu’a confirmé la Croix-Rouge, demandant la tenue d’une réunion urgente avec l’Organisation mondiale de la Santé.
Attaquer le camp de réfugiés de Jénine, abritant près de 20 000 réfugiés depuis 1953 selon l’UNRWA, relève d’une stratégie israélienne bien rodée, qui cible sans hésiter la population civile afin d’étouffer toute tentative de résistance palestinienne. Haut lieu de cette résistance, le camp de Jénine, de même que celui de Naplouse, sont l’objet de raids israéliens particulièrement violents et quasi-quotidiens depuis le début de l’année 2023, ayant causé la mort de 15 Palestiniens.
Toutefois, ce 26 janvier fait partie des journées les plus meurtrières en Cisjordanie depuis l’intensification des raids, et témoigne d’un déchaînement de violence d’une envergure particulière, ce qu’illustre le nombre de victimes en une seule demi-journée. Jénine avait déjà été le théâtre de l’assassinat de la journaliste palestino-américaine, Shireen Abu Akleh.