La nouvelle majorité républicaine à la Chambre des Représentants entend mener diverses investigations, notamment sur l’implication de Joe Biden dans les affaires crapuleuses de son fils. Si ces enquêtes devaient aboutir, elles pourraient mettre en cause l’indépendance du président des États-Unis et donc déboucher sur sa destitution (impeachment).
Il faut se souvenir que lorsque Joe Biden était vice-président de Barack Obama, 7 millions de dollars de dessous de table avaient été versés au procureur général d’Ukraine pour qu’il ne mette pas son nez dans les affaires de l'entreprise Burisma. Par la suite, ce même procureur, devenu trop gourmand, fut évincé par la Verkhovna Rada (Parlement) sur pression des États-Unis, de l’Union européenne, du FMI et de la Banque mondiale qui souhaitaient ainsi sauver à moindre prix le propriétaire de Burisma et l’ancienne Première ministre Yulia Tymoshenko.
Parmi les nombreuses affaires financières du fils du président, deux retiennent l’attention. La première concerne un espion chinois. Elle pourrait révéler un trafic d’influence au service d’une puissance étrangère. Tandis que la seconde concerne ses activités en Ukraine et particulièrement sa nomination et celle de son ami Devon Archer (ancien colocataire de Christopher Heinz, le beau-fils de John Kerry, durant leur période universitaire) au Conseil d’administration de la société d’hydrocarbures Burisma. Il s’agit du groupe que le président Vladimir Poutine dénonçait comme « une bande de drogués et de néo-nazis » [6].
Hunter Biden a engagé l’un des plus célèbres avocats états-uniens, Me Abbe Lowell. Ce dernier a demandé l’ouverture d’une enquête pénale et adressé des courriers à toutes les personnes ayant joué un rôle dans la divulgation du contenu de l’ordinateur portable de son client, dont l’ancien maire de New York Rudy Giuliani et l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon. Il leur reproche d’avoir violé la vie privée de son client, leur enjoint de rétracter les conclusions qu’ils ont tirées du contenu de l’ordinateur, et donc d’enterrer l’affaire.
Simultanément, une délégation des départements de la Défense et d’État, ainsi que de l’USAID, s’est rendue en Ukraine pour conseiller le gouvernement Zelensky de faire une partie du ménage [8]. Officiellement, il s’agissait uniquement de veiller à ce que l’argent offert aux frais des contribuables états-uniens ne soit pas détourné par des fonctionnaires corrompus.
Officieusement, il ne s’agissait que d’éliminer les pions devenus gênants sans toucher aux autres. En deux jours on a assisté à la démission en chaîne de quatorze personnalités. Cinq gouverneurs régionaux (Valentin Reznitchenko (Dnipropetrovsk), Oleksandre Staroukh (Zaporijjia) Dmytro Jivytsky Soumy), Iaroslav Ianouchevitch (Kherson) et Oleksiï Kouleba (Kiev)), quatre vice-ministres (dont Viacheslav Shapovalov (Défense) et Vasyl Lozynsky (Infrastructures)) et deux responsables
d’une agence gouvernementale ont quitté leurs postes, en plus du chef adjoint de l’administration présidentielle (Kyrylo Tymochenko) et du procureur général adjoint (Oleksiy Symonenko). Les médias occidentaux ont fidèlement rendu compte de ce grand coup de balai.
Mais le plus important est survenu le 3ème jour et très peu en ont parlé. Les troupes du SBU (service de sécurité ukrainien) ont perquisitionné le domicile de l’oligarque Ihor Kolomoïsky, sponsor à la fois du président Zelensky et des « nationalistes intégraux », mais surtout propriétaire de… Burisma Holding, qu’il avait racheté à Mykola Zlochevskyi, en 2011, c’est-à-dire avant que Hunter Biden n’y entre. Bien entendu l’article de l’Anticorruption Action Center sur ce changement de propriétaire a été retiré depuis longtemps de son site [9].